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Les nouvelles missions de l'électricien

Publié le 07 octobre 2008

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La Chambre Syndicale des Entreprises d'Equipement Electrique s'est réunie le 1er octobre dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne pour son 30ème colloque annuel. L'occasion de valoriser les professionnels de l'électricité et leur rappeler le rôle majeur qu'ils ont a jouer dans la réduction de la consommation énergétique du secteur du BTP.
Les nouvelles missions de l'électricien - Batiweb
Ce 30ème colloque, titré "Vers l'avenir... l'électricité dans tous ses états", était résolument tourné vers le futur. L'idée : inviter les électriciens membres de la CSEEE (250 PME) à sortir du cadre d'installateur pour aller plus loin, se projeter dans l'avenir, et apprendre à travailler et réfléchir ensemble.

La France consomme chaque année quelques 160 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). Une tendance qui devrait à priori continuer dans sa lancée, compte tenu de notre goût pour le confort et une consommation effrénée. En effet, "malgré l'amélioration de la performance énergétique, avec la culture française, une régression est impossible", a martelé Bertrand Fabre, directeur des rédactions du Moniteur, dans une introduction. Pour lui, il est paradoxal que l'Etat aide à remplir la cuve - avec la prime à la cuve - au lieu d'encourager les énergies renouvelables, qui sont le principal objectif du Grenelle de l'Environnement. Pour Bertrand Fabre, "là où les électriciens auront notamment un rôle à jouer, c'est dans le développement des transports très demandeurs en électricité, tels le tramway. De même pour la gestion de l'éclairage public qui assure sécurité urbaine, développement de l'urbanisme et du tourisme". Autant de secteurs où l'électricien devra faire preuve d'innovation s'il veut que son offre soit concurrentielle, propre et qu'elle participe à la réduction de notre consommation en énergie.

Un secteur devenu high-tech

C'est de notre empreinte écologique qu'il s'agit. Elle correspond à "ce qu'il faut consommer de la planète pour pouvoir continuer à vivre avec d'autres formes de vie", comme le rappelle Alain Maugard, ex-président du CSTB, maintenant à la tête de la section "risques, sécurité, sûreté" du Conseil général de l'environnement et du développement durable. "Aujourd'hui, on «mange» 1,5 fois la planète. D'où une impossibilité à continuer la civilisation urbaine. Il faut la repenser", poursuit l'expert, rappelant que cette "civilisation urbaine" est responsable pour 3/4 de la consommation énergétique mondiale et 2/3 de l'effet de serre. Pour lui, "le bâtiment a des possibilités de réaction. Il doit réfléchir à la question du maintien à domicile, la gestion de la vieillesse entre autre. L'utilisateur veut désormais un «service énergétique» clé en main afin de consommer le moins possible et être autonome. Une chose est sûre : il n'y aura pas de solution mixte qui ne comportera pas d'électricité", a-t-il déclaré à l'adresse des électriciens. Ceux-ci devront trouver des idées nouvelles pour faire du bâtiment un producteur d'énergie. En étant à la fois producteur et consommateur, il devra stocker sa production. Il faudra alors développer des stratégies pour acheter l'énergie la moins chère et la revendre quand elle est plus chère. "Nous sommes à l'ère de l'optimisation énergétique dans un secteur en plein développement, qui est devenu high-tech".

Pour Emmanuel Gravier, président de la CSEEE, le secteur de l'électricité connaît bien des difficultés de marges d'exploitation mais pas de volume : la profession se porte bien. Le problème serait plutôt dans les compétences humaines. "Avec le développement de la haute technologie et de l'électronification, la complexification des tableaux et des systèmes au bout des câbles, le seul enjeu difficile aujourd'hui est le choix des hommes. Il faut des leaders".

Laurent Perrin

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