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Projet NZC : 5 leviers efficaces pour la rénovation bas-carbone

Publié le 06 janvier 2022

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En janvier 2020, l’Alliance HQE-GBC lançait une étude dont le but était de trouver des leviers afin de réduire les émissions de carbone dans les bâtiments existants. A l’occasion d’un webinaire dédié, l’ensemble des enseignements du projet, appelé Net Zéro Carbone Rénovation (NZC), a été présenté. Portant sur sept cas d’étude représentatifs, le projet vise à démontrer qu’il existe cinq leviers efficaces pour la réduction de CO2 sur le marché français de la rénovation.
Projet NZC : 5 leviers efficaces pour la rénovation bas-carbone - Batiweb

Afin d'accélérer la transition énergétique des bâtiments français, la RE2020, appliquée depuis le 1er janvier dernier, prend en compte les émissions issues de l’ensemble du cycle de vie calculées à partir des outils d’évaluation reconnus.

Dans ce contexte, l'Alliance HQE-GBC, dont le conseil d’administration a élu la députée Marjolaine Meynier-Millefert comme présidente de l'association en mars dernier, avait réalisé un test HQE Performance Analyse Cycle de Vie (AVC) Rénovation en 2017. L’objectif était de calculer les impacts liés à la rénovation de tous les bâtiments. Désireuse de poursuivre sur ce sujet, l’Alliance a lancé le projet Net Zéro Carbone (NZC) Rénovation, qui vise à identifier une méthode cohérente afin d'augmenter la performance des bâtiments existants sur l’ensemble du cycle de vie.

« Je suis ravie de constater qu’il est aujourd'hui possible d’engager les Français dans des travaux de rénovation, et que la route vers la massification de la rénovation est en marche », a déclaré Marjolaine Meynier-Millefert lors de ce webinaire. « Cependant le changement d’échelle pour évoluer d’une rénovation thermique à une rénovation bas-carbone doit s'accompagner de méthodes concrètes qui doivent permettre de franchir un nouveau cap, qui donnent la bonne impulsion et qui vont nous pousser à faire le bon cheminement pour que la rénovation bas-carbone soit réussie ! », ajoute-t-elle. 

7 cas d’études représentatifs

Le projet NZC Rénovation s’inscrit donc dans la suite de l’expérimentation que l’Alliance avait réalisée sur le bâtiment rénové. Organisée en collaboration avec AIA Environnement, l’étude s’est basée sur 7 cas d'études qui correspondent à des familles de projets représentatifs et duplicables à l’échelle du marché français, dont des logements individuels en tissu pavillonnaire, et collectifs en périphérie urbaine ; de l'immobilier d’entreprise récent à rénover lourdement ; un patrimoine ancien diffus du centre-ville à vocation d’hébergement, ou encore un rez-de-chaussée urbain en activation.

« Pour cette étude, le poids carbone des composants et équipements est compris en 40 et 70 % du bilan global », explique Simon Davies, directeur de la fondation AIA Environnement. Plus précisément, les résultats démontrent que les rénovations frugales de logements sont bas-carbone « par nature », et que les rénovations lourdes tertiaires ont de forts leviers d'optimisation.

Par ailleurs, l’analyse des résultats montre que la prise en compte du confort d’été et de la résilience climatique sont deux enjeux forts. « Le vecteur usage doit être un prisme indispensable à intégrer », souligne Simon Davies. « Une contrainte supplémentaire devrait-elle être intégrée en ce sens à l’approche NZC à l’image de la RE2020, qui comptabilise systématiquement un besoin en froid supplémentaire », commente t-il.

L’étude indique également que les bâtiments rénovés étudiés passent le niveau Carbone 2, contributeur PCE de la méthode E+C-.

Des leviers à améliorer 

À l’issue de cette étude, le projet Net Zéro Carbone Rénovation a donc identifié 5 leviers d’actions efficaces pour la rénovation bas-carbone dont la Tacticité, pour « préserver l’existant ». L’Alliance met en avant le fait de ne pas utiliser de matériau inutile, mais plutôt de « réinterroger » la valeur d’usage. Le projet promeut également la Circularité (réemploi, déconstruction sélective, récupération de ressources…), et la Matérialité (mixité constructive, éco-matériaux adaptés).

En ce qui concerne les leviers d’actions Technicité (conception low-tech, digital) et Externalité (partage et mutualisation avec les voisins), Maxime Havard, pilote bas-carbone chez AIA Environnement, explique toutefois que « ce sont 2 leviers à fort potentiel dont le degré de maturité est à renforcer ». Pour conclure, les spécialistes ont indiqué que la priorité devait rester l’énergie de chauffage. Par ailleurs, ils posent la question d’une simplification de méthodologie pour les rénovations frugales, et d’une modulation possible des futurs seuils qui pèsent sur les leviers d’optimisation.

 

Marie Gérald 

Photo de Une : ©AdobeStock

 

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