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Face à la RE2020, l’« équation bas carbone » définit ses contours

Publié le 30 novembre 2021

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Ce mardi 30 novembre, l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) présentait les résultats d’une étude de son hub de prescripteurs bas carbone. Constitué d’acteurs du BTP, ce dernier tentait, à l’approche de la RE2020, de décrypter les réflexes et leviers de la construction bas carbone. Tant de conditions qui peuvent être réunies sous forme d’ « équation».
Face à la RE2020, l’« équation bas carbone » définit ses contours - Batiweb

Pile à un mois de la RE2020, qui régit les futures normes environnementales de la construction neuve, l’Ifpeb tend à définir les bases pour la construction bas carbone. Son hub de prescripteurs dédié présentait ainsi, ce mardi 30 novembre, les contours de son « équation bas carbone »

Attention, pas de calcul alambiqué, ni de références dogmatiques, mais surtout des constats communs tirés de trois opérations de Bouygues Immobilier, participant au hub. Des projets différents par leur nature et composition. 
 

Dialogue, anticipation, données… Les piliers de l’équation carbone

 

Tantôt résidentiels, tantôt tertiaires, ces bâtiments se projetaient sur différents modes de construction, selon différents scénarios budgétaires, du budget basique au budget illimité, en passant par la hausse du budget maîtrisé autour des 10 %.

A faible surcoût, les optimisations carbone se concentrent essentiellement sur des variantes communes : réemploi, lots intérieurs, menuiseries et occultations. A prix élevé, les surcoûts portaient sur les variantes structurelles et façades, plus conséquentes, mais n’excédaient même pas les 12 %.

Ainsi, l’étude des projets a pu conclure que si les variantes et leur coût influencaient l’équation bas carbone et sa rentabilité, d’autres facteurs étaient à prendre en compte. C'est le cas notamment du dialogue entre acteurs à initier en amont du projet, certes évident, mais qui doit miser sur l’interdisciplinarité. L’échange entre bureaux d’études et maîtres d’ouvrage est entre autres à privilégier, pour repérer les leviers de faible impact carbone à activer.

Les programmes fonctionnels bas carbone, comme le plan local urbanisme du territoire où le projet est réalisé, sont aussi des contraintes identifiées dans l’opération. Sans compter la qualité des données environnementales de chaque produit mis en œuvre. Des informations disponibles dans les fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES), par exemple. 

La RE2020, une question d’argent ?

 

Une preuve que dans la réussite de la RE2020 « l’argent n’est jamais le sujet, ni la taxe, ni les subventions. Les solutions viennent de la connaissance, de l’envie et des jeunes puisque les jeunes ont envie de changer le monde », constate Laurent Morel, président de l’Ifpeb. « Ce qui est intéressant dans les valeurs extrêmement positives autour de la RE2020, c’est faire preuve d'imagination ».

Mais l'imagination suffit-elle à être paré ? « Évidemment on n’est pas prêts, c’est normal. Comment voulez-vous qu’on soit tous prêts à mettre œuvre quelque chose qu’on ne connait pas encore ? Comment les bureaux d’études maîtriseraient l’analyse du cycle de vie dynamique aujourd’hui ? », s’interroge Phillippe Pelletier, président de Plan Bâtiment durable avant de conclure : « Il n’échappe à personne que la réglementation environnementale est un processus d’apprentissage »

« La première FDES date de 2001, je l’ai encore sous CD. L’Inies a 18 ans. La première expérimentation qu’on a menée, HQE performance, ça fait dix ans », énumère Alexandra Lebert, directrice des Domaines stratégiques d’action recherche au CSTB. Pour l’intéressée, la maturité de la RE2020 se résumerait à un « état d’esprit », pouvant être encouragé par les opérateurs, comme Bouygues Immobilier.

Son président Bernard Mounier, appelle d'ailleurs à une acculturation du secteur sur cette problématique, que ce soit des maîtres d’ouvrages, des techniciens, des ingénieurs, des acheteurs mais aussi des industriels « pour qu’ils sortent des solutions. Il y a des moquettes décarbonées, des carrelages décarbonés, des escaliers fabriqués avec du béton entièrement sans ciment (…) Cette vague-là nous pousse en avant, il faut monter dessus pour surfer sur une activité décarbonée », expose-t-il.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock
 

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