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L'Etat choisit le testing contre la discrimination à l'accès au logement

Publié le 02 décembre 2008

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Après les boîtes de nuit, les agences immobilières vont faire l'objet d'opérations testing. Une convention signée hier entre Christine Boutin et le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer Patrick Karam va permettre de tester, puis sanctionner, pendant un an, la partialité des agences et autres propriétaires.
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On connaissait le testing à l'entrée des boîtes de nuit. Le principe : comparer l'accueil réservé à un Français à la peau blanche et celui réservé à une personne issue des minorités visibles. Et en cas de discrimination constatée : sanctionner. Désormais, les agents immobiliers, et aussi les propriétaires, seront l'objet de tels tests lors de transactions immobilières. Objectif : mettre au grand jour les pratiques discriminatoires dont sont victimes les Français d'Outre-mer dans l'accès au logement. Et sanctionner les fautifs en les éradiquant du réseau des agences immobilières. Avec à la clef une fermeture de l'agence.

Ce testing devrait durer un an. Il a été officialisé hier par la signature d'une convention autour de laquelle sont réunis la ministre du Logement Christine Boutin, le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer Patrick Karam et des associations telles que l'Agence pour l'égalité des chances (ACSE), SOS Racisme, la Maison des Potes et les plus importantes associations de Français d'outre-mer. Une convention qui devrait faciliter l'organisation de testings immobiliers en définissant clairement leur cadre d'application. Parmi les associations consultées, "les plus à même de pratiquer le testing","former et structurer 40 associations ultramarines", précise le délégué interministériel.

Tolérance zéro

Concrètement, le principe du testing sera le suivant : "un ultramarin ira dans une agence et, si on lui demande une caution plus élevée ou si on lui dit qu'il n'y a pas de logement disponible, un métropolitain ira après lui dans la même agence", a expliqué le délégué au journal France-Soir. Les ressortissants des Dom-Tom ne seront pas les seuls concernés. "Les agences qui pratiqueront une discrimination à l'encontre d'un Français issu de la diversité, quelles que soient ses origines, sa couleur et sa religion, pourront être exclues du réseau immobilier".

La sanction ultime pour une agence sera la fermeture définitive. L'Etat décide donc par cette convention de pratiquer la tolérance zéro. Cet accord concrétise une charte de lutte contre la discrimination au logement à l'égard des Français d'outre-mer signée en juillet dernier par les autorités et les principaux acteurs du logement dans l'Hexagone que sont la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier), la Cnab (Confédération nationale des administrateurs de biens) et l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière).

Laurent Perrin

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