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Des parpaings de polystyrène pour une maison à Houilles

Publié le 26 avril 2013

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Une maison en polystyrène ? L'idée pourrait faire sourire s'il ne s'agissait d'un procédé sérieux. La société Eco-Passiv, « multinationale à un employé » (sic), a développé cette solution. Son nom ? IsoBriq, pour brique isolante, ou "système de mur en polystyrène à bancher". Ce coffrage isolant est constitué de deux parois en Néopor (PSE) de chez BASF de 1,20 x 0,75 m.
Des parpaings de polystyrène pour une maison à Houilles - Batiweb
L'épaisseur peut varier de 5 à 20 cm, pour une résistance thermique allant jusqu'à R9, annonce le directeur de cette société strasbourgeoise François Wolss. A l'intérieur, on place le ferraillage et on coule le béton, comme entre n'importe quelles banches. Sauf que celles-ci, destinées à rester, jouent le rôle d'isolant et assurent la continuité thermique du bâtiment.

A Houilles, l'extension d'une maison supervisée par l'agence èK Architectes a fait le choix IsoBriq. « La configuration du terrain nous obligeait à emprunter un passage de 50 mètres de long par 1,36 de large. Avec des solutions classiques, cela aurait représenté un budget manutention énorme. Nous avons économisé quelques milliers d'euros », explique Eric Gangaye, fondateur de l'agence.

Du bâtiment passif...

Pesant 10 kg, les éléments sont facilement manuportables. Ils permettent des découpes aisées, à la scie égoïne, pour ménager les ouvrants, nombreux sur ce projet. « Pour monter les murs, on empile les éléments à sec. On y introduit ensuite la quantité de ferraille recommandée par le bureau d'étude. Et pour finir, on y coule le béton à hauteur d'étage, à savoir trois mètres maximum », note M. Wolss.

Résultat des courses : une maison isolée de suite avec une rupture totale de pont thermique. Et une performance énergétique affichée de 16 kW/h/m2/an. Comme quoi, on peut vivre sans se chauffer. « Mais pour cela il faut soigner l'orientation, le choix et surtout la pose des vitrages et fermetures. On peut bien sur encore améliorer la performance, aller jusqu'au bâtiment passif », assure l'entrepreneur alsacien.

… au bâtiment à énergie positive

Et même pourquoi pas jusqu'au BEPOS (énergie positive), en vue de la RT 2020, en y ajoutant des panneaux solaires par exemple. « Je suis en pourparler avec une entreprise pour la fourniture de pompes à chaleur à faible encombrement et à faible consommation, de 4 à 9 kW. À des coûts compétitifs, à partir de 5.000€, permettant de chauffer 150 m2, en reliant le ballon d'eau chaude aux panneaux solaires », précise M. Wolss.

Pour les planchers, Eco-Passiv travaille avec l'entreprise Isoltop, basée à Entraigues sur la Sorgue, près d'Avignon. Ces planchers précontraints en PSE sont légers, puisque constitués de poutrelles de 8 m pesant 12 kg avec un talon en aluminium rempli de mousse de polyuréthane. Quant à la toiture, Eco-Passiv utilise des poutrelles en I, prenant en sandwich entre deux couches de lamellé-collé une paroi en OSB et 28 cm max de PSE, auxquels on peut ajouter au besoin une couche de Néopor.

Laurent Perrin

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