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Gaz naturel : quatre opérateurs mondiaux s’engagent pour décarboner le secteur

Publié le 18 février 2021

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Southern California Gas Co. (SoCalGlas), Energir, GRDF et GRTgaz travaillent, depuis plus de deux ans, au développement de solutions visant à décarboner le secteur. La collaboration doit venir faciliter la production de gaz renouvelable et son injection dans les réseaux de gaz naturel. A travers l’initiative, les opérateurs souhaitent également prouver que les gaz renouvelables sont un moyen « efficace » et « économique » de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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Quatre opérateurs gaziers prennent la parole pour vanter les avantages des gaz renouvelables. SoCalGas (Californie), Energir (Québec), GRDF et GRTgaz (France), mènent des travaux depuis plus de deux ans pour faciliter la production de gaz renouvelable et son injection dans les réseaux de gaz naturel, s’engageant ainsi pleinement dans lutte contre le réchauffement climatique. 

Le projet témoigne de l’ambition de chacun des acteurs, et plus largement de la filière gaz, de « faire progresser la décarbonation du secteur du gaz naturel ». Les émissions d’équivalent CO2 des gaz renouvelables (GR) « sont beaucoup faibles, voire négatives dans certains cas, comparativement à celles du gaz naturel géologique », indique un communiqué. Les GR se veulent également « la mesure la plus profitable à mettre en oeuvre au regard des coûts et des tonnes d’émissions de GES évitées », selon le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. 

Un développement déjà en cours 

Pour faciliter le développement et l’utilisation du GR, les opérateurs misent notamment sur le biométhane et l’hydrogène, en s’appuyant « autant que possible » sur la production locale existante. Ils rappellent que le biogaz peut servir à produire de l’hydrogène renouvelable par extraction du méthane (ce qu’on appelle le reformage du biogaz). Ils citent les trois principales techniques de production de GR qui pourraient contribuer « à décarboner considérablement la consommation de gaz naturel à cours et à long terme » : 

  • La digestion anaérobie de déchets organiques. Le biogaz ainsi produit est nettoyé afin d’obtenir un biométhane dont les caractéristiques permettent l’injection dans les réseaux de gaz actuels, ou utilisé comme matière première pour produire de l’hydrogène. La France a atteint 2 Twh de capacité installé fin 2019, et compte 24 TWh supplémentaires de projets à différents stades de développement.
     
  • Deuxième technique la gazéification de la biomasse de résidus (agricoles notamment, ou certains déchets solides municipaux). Une fois traité, le biométhane ou l’hydrogène peut être réinjecté dans les réseaux de gaz existants ou livrés à d’autres utilisateurs finaux. 
     
  • L’électrolyse, une technique très largement soutenue par le gouvernement français qui vise un objectif de 6,5 GW d’électrolyseurs installés en 2030, dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné. Ce procédé utilise l’électricité pour décomposer l’eau en hydrogène et en oxygène. De nombreux projets pilotes sont en cours dans le monde. GRTgaz mène par exemple le projet JUPITER 1000, le premier démonstrateur industrielle, avec une puissance nominale de 1 MW pour l’électrolyse et un procédé de méthanisation avec captation de carbone émis par les procédés industriels à proximité du site de démonstration. Le projet GRHYD est un autre exemple. Mené par un consortium dont faisait partie GRDF, le projet avait pour but de mesurer les effets éventuels de l’ajout d’hydrogène (mélange de 6 à 20%) dans le réseau de gaz naturel d’un ensemble résidentiel neuf.

Complémentarité des énergies

Pour booster le développement des gaz renouvelables, les opérateurs gaziers formulent des propositions. Ils insistent notamment sur la nécessité de s’appuyer sur l’ensemble des sources d’énergie à faibles émissions de carbone. Ils citent l’exemple du remplacement d’une ancienne chaudière à gaz par une thermopompe hybride (couplant une thermopompe électrique à une chaudière à haute efficacité énergétique). Cela réduit « considérablement la demande d’énergie et les émissions de CO2 », un couplage qui contribue également « à réduire la pression sur le réseau électrique pendant les périodes de pointe hivernale ».

« Dans une approche globale et intégrée à la décarbonation, des réseaux de distribution de gaz transportant des gaz renouvelables et des réseaux électriques transportant de l’électricité renouvelable, seront nécessaires, et ils seront de plus en plus interconnectés », poursuivent-ils. 

Des mécanismes de soutien supplémentaires

SoCalGas, Energie, GRDF et GRTgaz recommandent que les lois sur le climat définissent des cibles pour le gaz renouvelable, des cibles fixées au niveau étatique, régional ou national en tenant compte de l’offre potentielle et des objectifs de neutralité  carbone pour 2050. Le GR doit être « soutenu par de nouveaux mécanismes fiscaux » et les dispositifs existants pour garantir la production d’un gaz renouvelable « durable et abordable » pour les Etats et les consommateurs. 

Pour ce qui est des mobilités, les acteurs gaziers estiment nécessaire de considérer les solutions basées sur le gaz naturel conventionnel et les gaz renouvelables, notamment l’hydrogène, comme « des voies équitables aux côtés des solutions électriques à batterie à faible teneur en carbone, en se basant sur une méthodologie d’analyse du cycle de vie ». Ils appellent à faire de la pédagogie pour « favoriser la reconnaissance et l’acceptation sociale du fait que les véhicules au gaz naturel, au biométhane et à pile à combustible sont des solutions de remplacement viables aux véhicules à carburant conventionnel ». 

Ils appellent en outre à soutenir le déploiement de points de recharge et de ravitaillement publics, et les infrastructures connexes de transport à faible émission de carbone. 

Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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