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L'accord de fusion Holcim-Lafarge prend l'eau

Publié le 16 mars 2015

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L'accord de fusion entre le cimentier français Lafarge et son concurrent suisse Holcim ne se fera pas selon les termes approuvés par les conseils d'administration le 7 juillet dernier. Le cimentier Holcim propose d'entamer des négociations sur les questions de parité d'échange et de gouvernance, précisant toutefois que Lafarge refusait de négocier, « sauf sur le ration d'échange ». Les négociations s'annoncent serrées.
L'accord de fusion Holcim-Lafarge prend l'eau - Batiweb

Le cimentier français Lafarge va devoir revoir sa copie. Le conseil d'administration du cimentier suisse Holcim vient de faire savoir par voie de communiqué que « l'accord d'association ne peut plus être poursuivi sous sa forme actuelle », confirmant des informations du quotidien britannique The Financial Times publiées la semaine dernière.

Lafarge indique en effet avoir reçu un courrier du Président du conseil d’administration d’Holcim lui faisant part de la décision du conseil d’Holcim « de ne pas poursuivre l’exécution du Combination Agreement selon les termes approuvés par les conseils d’administration de Lafarge et Holcim et conclus le 7 juillet 2014, et faisant part de positions remettant en cause les conditions financières et de gouvernance du projet de fusion entre égaux ».

Le cimentier suisse propose « d'entamer des négociations de bonne foi sur les questions de parité d'échange et de gouvernance ». Il précise cependant dans son communiqué que « Lafarge a indiqué qu'il refuse de renégocier, sauf le ratio d'échange ».

Lafarge « attaché au projet »

De son côté, le cimentier Lafarge a indiqué qu’il «reste attaché au projet qu’il entend voir mis en œuvre » et est « prêt à explorer la possibilité d’une révision de la parité en ligne avec les conditions de marché récentes mais qu’il n’accepterait aucune autre modification des accords actuels ».

Selon la presse suisse, qui citait l'entourage de l'actionnaire principal d'Holcim Thomas Schmidheiny, avec 20,1 % du capital, ce dernier souhaitait une modification en sa faveur des termes de l'accord de fusion. Les demandes suisses sont liées à des performances jugées divergentes au quatrième trimestre entre les deux groupes. Elles interviennent également après la récente réévaluation du franc suisse par rapport à l'euro.

La presse suisse indiquait que deux pistes étaient évoquées par l'entourage de M. Schmidheiny: la révision des parités de fusion ou le versement d'un dividende exceptionnel. Alors que l'accord initial prévoyait que les actionnaires de Lafarge recevraient une action Holcim pour chacun de leurs titres, le groupe suisse ne serait plus disposé qu'à leur verser 0,875 action par titre, affirme l'agence de presse Bloomberg News. Lafarge aurait accepté une parité de 0,93 pour sauver l'accord, déjà très avancé.

Selon Bloomberg, Holcim refuse aussi que le nouvel ensemble à naître de la fusion soit dirigé par l'actuel patron de Lafarge Bruno Lafont, qui devait garantir l'équilibre entre les deux parties française et helvétique, dans la mesure où le siège du groupe fusionné devait être installé en Suisse.

Ce projet de fusion entre égaux, annoncée en avril 2014 doit donner naissance à un colosse du béton pesant 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptant 130.000 salariés dans 90 pays.

C.T (avec AFP)
© C.T

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