S'exprimant lors d'une conférence économique à Madrid, il s'est efforcé de répondre aux attaques de l'opposition conservatrice sur le ralentissement économique espagnol, qui mettent en difficulté le Parti socialiste au pouvoir (PSOE) à un mois des élections législatives en Espagne. Cette question est devenue un enjeu majeur du scrutin du 9 mars, après notamment la publication ces derniers jours de statistiques montrant une forte hausse du chômage et de l'inflation en Espagne, ainsi qu'un net recul de la production industrielle.

M. Zapatero a reconnu que l'économie espagnole, après une croissance de 3,8% en 2007, traversait une "période de décélération", due notamment aux problèmes du secteur immobilier et aux incertitudes de la conjoncture internationale. Il a toutefois estimé que les effets, la durée et l'intensité de ce ralentissement seraient "limités", critiquant la "dramatisation" de la situation par l'opposition.

Le chef du gouvernement socialiste, au pouvoir depuis 2004, a rappelé que l'économie espagnole avait été caractérisée ces quatre dernières années par une forte croissance, un net recul du chômage et l'apparition d'excédents budgétaires correspondant à 2% du PIB. Il a indiqué que le Fonds de réserve de la sécurité sociale devrait totaliser 60 milliards d'euros fin 2008 contre 15 milliards en 2004.

Le leader du Parti Populaire d'opposition (PP), Mariano Rajoy, avait qualifié lundi de "dramatique" la hausse du chômage, accusant les socialistes d'avoir "vécu sur l'héritage" laissé par le PP en 2004, et de "n'avoir rien fait". M. Zapatero a rappelé mercredi que le taux de chômage était actuellement de 8,6% en Espagne, alors qu'il était de 11,5 % en 2004, lorsqu'il est arrivé au pouvoir.

Il a par ailleurs demandé aux administrations espagnoles d'accélérer les commandes pour soutenir le secteur des travaux publics en Espagne et annoncé une augmentation des financements publics consacrés à l'achat de logements. Sur un total de 132.000 chômeurs supplémentaires annoncés pour janvier, environ la moitié ont été attribués au secteur de l'immoblier et du BTP.

M. Zapatero a d'autre part indiqué qu'il allait étendre aux travailleurs autonomes une mesure de réduction d'impôts de 400 euros en 2008 annoncée récemment pour les salariés et les retraités.