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Reprise dans le BTP : la Capeb fait une première estimation des surcoûts

Publié le 26 mai 2020

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Alors que les entreprises artisanales du BTP ont en majorité repris un minimum d’activité, la reprise des chantiers a dévoilé un phénomène inquiétant : l’importance des surcoûts liés aux mesures sanitaires, difficiles à absorber pour certaines entreprises. D’après une première estimation, la Capeb évalue ces surcoûts entre 10 et 20 % du coût journalier. Précisions.
Reprise dans le BTP : la Capeb fait une première estimation des surcoûts - Batiweb

Alors que 72 % des chantiers étaient ré-ouverts le 14 mai dernier (contre 53 % le 5 mai), selon l’enquête-flash du GIE-CERC, cette reprise a fait émerger le problème des surcoûts liés aux mesures sanitaires. « Dans l’attente de son étude exhaustive sur le sujet », la Capeb a dressé une première estimation de l’ampleur du phénomène ce lundi 25 mai.

 

Selon Patrick Liébus, président de la Capeb, il existe trois principaux postes de surcoûts : « La coactivité, qui est le plus important et qui peut atteindre dans certains cas 50 % du surcoût total, la désinfection, et, dans une moindre mesure, les équipements individuels et/ou collectif de protection », énumère-t-il.

 

Dans le détail, la coactivité – qui permet de respecter les mesures de sécurité – représenterait un surcoût de 4 à 10 % du coût journalier, la désinfection 4 à 8 %, et les équipements 2 à 4 %.

 

Le surcoût important de la coactivité s’explique notamment par une perte de productivité, avec un nombre réduit de salariés présents sur chantier, et toutes les mesures à faire respecter (roulement, distanciation physique, plus de partage de véhicule, d’outils etc.).

 

Des surcoûts estimés entre 10 et 20 % du coût journalier

 

« Nous restons très attentifs à l’évolution de ces surcoûts qui, selon notre première estimation, varierait entre les différents types de marchés : entre 10 et 20 % en entretien / rénovation, et 10 % dans le neuf. Cette situation est évidemment extrêmement préoccupante et pourrait conduire à de nombreuses défaillances d’entreprises si rien n’est fait », s’inquiète Patrick Liébus.

 

« De nombreuses entreprises travaillent aujourd’hui à perte compte tenu du refus de nombre de clients, notamment particuliers, d’en tenir compteAprès deux mois d’arrêt ou de confinement, comment prendre le risque de perdre sa clientèle ? », s’interroge la confédération pour expliquer ce pas de côté.

 

Les autres freins à la reprise

 

Outre ces surcoûts, la Capeb note que les entreprises sont toujours confrontées à des problèmes d’approvisionnement en matériels et matériaux, notamment en provenance d’Espagne et d’Italie, à des reports ou des annulations de travaux, notamment face à des particuliers réticents, à des reports de paiements dus à l’arrêt des marchés publics, et à des difficultés pour gérer les déchets accumulés pendant le confinement. Pour les chefs d’entreprises artisanales du BTP, les contraintes administratives sont également en hausse, notamment avec la réorganisation nécessaire face au Covid-19.

 

C.L.

Photo de une : Adobe Stock

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