ConnexionS'abonner
Fermer

Transports : quel avenir financier pour les infrastructures ?

Publié le 15 juillet 2025

Partager : 

Une prochaine loi « fixera les grandes orientations en matière de financement des infrastructures », a annoncé le ministre des Transports. Le texte s’inscrit dans la mobilisation « Ambition France Transports », dont découle un rapport. Certaines ambitions exposées dans ce dernier ont été saluées par la FNTP, tandis que d’autres méritent plus de clarté.
©Adobe Stock
©Adobe Stock

Début juillet s’est terminé la conférence « Ambition France Transports », qui a réuni élus, professionnels et économistes. Un événement de trois mois dont découle un rapport remis au ministre des Transports, Philippe Tabarot.

Ces ressources inspirent une loi, « qui fixera les grandes orientations en matière de financement des infrastructures » à horizon 2030, déclare l’intéressé à l’AFP.

Des orientations budgétaires nécessaires

 

Concrètement, le texte prévoit « le fléchage de l'intégralité des recettes des futurs péages vers les infrastructures de transports » et la « hausse des investissements pour la régénération du réseau ferroviaire», selon le ministère.

M. Tabarot a notamment annoncé le 9 juillet un « cadre plus exigeant, mieux contrôlé et un pilotage plus strict de l'État » pour les concessions d’autoroute, qui doivent être renouvelées.

Deux volets sont prévus dans la future loi. Le premier, « principiel », sera soumis au Parlement en décembre 2025. Le second, « programmatique », vise à définir « ultérieurement les projets d'investissement et leur financement ».

Une orientation budgétaire nécessaire à la modernisation des réseaux de transports, l’enrichissement de l’offre et l'accélération de la transition écologique d'ici 2040.

L’impact environnemental sera sûrement un sujet épineux dans le développement de ces infrastructures. En témoignent les crispations autour du projet de l’A69.

Autre problématique : le budget, après des coups de rabot conséquents sur des postes de dépenses dans le cadre du dernier projet de loi finances.

Le maintien du péage salutaire selon la FNTP

 

La conférence « Ambition France Transports » a estimé à plus de 3 milliards d’euros par an les investissements supplémentaires nécessaires.

Dans le détail : 1,5 milliard sont préconisés pour le réseau ferroviaire. À côté : 1 milliard doivent être prévus pour le réseau routier national non concédé, 200 millions pour les lignes de desserte fine du territoire, 250 millions pour le réseau fluvial et 250 millions pour le fret ferroviaire.

Dans le rapport qui porte ces conclusions, il est évoqué une dette grisé, provoquée par un manque d’entretien d’infrastructures. Une solution est proposée à court terme : une dette routière, remboursée par les futures recettes de péages.

« Il faut ajouter les besoins en régénération, les besoins en faveur de l’adaptation au changement climatique et de la décarbonation, ainsi que les évolutions liées aux nouveaux usages », commente la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).

« Je me réjouis que la conférence ait validé le maintien du péage mais il faut se garder de montages compliqués et inefficients », nuance son président Alain Grizaud.

Et de développer : « appliquons des principes simples : la route paie la route, l’infrastructure paie l’infrastructure, c’est-à-dire favorisons le paiement par l’usager, chaque fois que c’est possible, et libérons les possibilités de financement privé. Le contrat est, par ailleurs, bien plus protecteur que la fiscalité affectée qui peut être défaite à chaque loi de finances. Le modèle de la concession, si besoin revu, a fait ses preuves. Il a le mérite d’attirer des capitaux privés à un moment de pénurie d’argent public ».

Les besoins de certains réseaux survolés

 

Prévue entre 2031 et 2036, la fin des contrats de concessions s’expose à deux scénarii selon le rapport. Soit le modèle des concessions réformées, soit celui d’une société privée de capital public.

Or, la fédération reproche que seul le second intègre l’entretien du réseau national non concédé. « Par ailleurs, cette seconde option n’apporte aucune garantie en termes de déconsolidation budgétaire et d’affectation pérenne des recettes, à la différence des concessions », constate-t-elle.

D’autant que seuls les besoins de ces infrastructures se concentrent sur ce type de route (12 000 kilomètres). La FNTP recommande de se concentrer sur le réseau des collectivités territoriales (1,1 million de kilomètres).

La fédération déplore également des imprécisions, sur l’augmentation du versement mobilité ou les différentes sources de financement.

«De même, la conférence s’est contentée d’identifier des pistes de financement pour la régénération du réseau ferroviaire structurant, pourtant « au cœur des priorités », et pour le développement du fret », est-il souligné dans son communiqué.

Par Virginie Kroun

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.