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Uniclima se positionne sur les purificateurs d’air

Publié le 30 septembre 2021

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Syndicat de 86 societés industrielles de la ventilation, filtration et épuration de l’air, climatisation ainsi que la PAC, Uniclima se penche davantage sur la question des purificateurs d’air et de la qualité de l’air intérieur (QAI). Un sujet qui a pris de l’ampleur face à la pandémie et dont le cadre normatif doit s’approfondir. C’est du moins l’avis de Christophe Teissier, président du groupe d’experts « Filtration et épuration pour la qualité d’air » d’Uniclima. Entretien.
Uniclima se positionne sur les purificateurs d’air - Batiweb

En tant que président du groupe d’experts « Filtration et épuration pour la qualité d’air » d’Uniclima, Christophe Teissier a un objectif clair : faire avancer les réflexions sur la qualité de l'air intérieur (QAI), et plus spécifiquement sur les épurateurs d’air. Un marché sur lequel, le comité comme le syndicat, ne s’étaient pas encore vraiment prononcés.

Selon Christophe Teissier, il peut s’agit d’« une vraie problématique si elle n’est pas correctement maîtrisée. Les purificateurs existent depuis nombreuses années. Cette technologie est très répandue en Asie, en Chine précisément. Mais il est vrai qu’avec l’arrivée de la Covid-19 et puis, bien évidemment avec tous ces problèmes de qualité d’air intérieur, d’asthme, il y avait ici et là des développements de purificateurs d’air pour des enfants asthmatiques, ou en tout cas des personnes qui ont ce type de symptôme ».

Il ajoute que la pandémie a encouragé le dynamisme d’« un certain nombre d’acteurs, avec différentes technologies, avec différentes provenances, différentes garanties. Du fait de ce contexte-là je pensais qu’il était important de se positionner ».

Des défis techniques pour peu de cadre normatif

Un engouement qui gagne actuellement le domestique comme les entreprises tertiaires et industrielles. A tel point que selon des chiffres de la Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique, le marché français des purificateurs d’air, compris entre 80 et 100 millions d'euros en 2020, pourrait atteindre les 500 millions d'euros en 2030. A l’échelle européenne, les 500 millions d’euros de vente de 2020 devraient quadrupler d’ici 10 ans, et du point de vue mondial, le chiffre devrait doubler, grimpant à 50 milliards d’euros. 

Or, les épurateurs d’air ne bénéficient pas encore d’un large cadre référentiel. Ils ne sont pas par exemple couverts par un label, bien qu’ils soient soumis à des normes telles que la NF536, portant sur leur débit et leur vitesse de fonctionnement ou NF B44-200 pour sa qualité de filtration. Seulement, d’autres conformités techniques sont à prendre en compte comme le niveau sonore, ou bien le coût d’exploitation.

« Vous avez des purificateurs d’air, qui dans certains cas, ne coûtent pas cher à l’achat, mais en coût d’exploitation vont représenter un certain budget », explique Christophe Teissier, en précisant que certains critères, comme la qualité de filtration dépend elle-même des usages : « Est-ce que c’est quelque chose qu’on recherche pour piéger les particules en suspension dans l’air, pouvant être chargées sur le plan viral ? Ou pour piéger les odeurs ? Dans ce cas-là, il faudra choisir un filtre à charbon actif… » 

D’où, selon lui, la nécessité pour l’installateur de connaître les besoins de son client, particulier comme professionnel. Le tout dans le but de correctement adapter d’un côté le filtre aux particules ciblées, et de l'autre de dimensionner l‘appareil selon le volume de la pièce. Et évidemment, selon la pièce, la conception n’est pas la même, que ce soit dans une chambre, une cantine scolaire, un bureau, une salle de réunion ou une usine. 

« Ça ne sert à rien d’acheter un purificateur qui traiterait 300 m3/h, pour le mettre dans une cantine scolaire, où vous avez beaucoup plus de volume à traiter, comme 2 500 voire 4 000 m3/h », commente le président du groupe d’experts « Filtration et épuration pour la qualité d’air ».

Le purificateur, une solution miracle ?

Mais malgré la spécificité de chaque bâti, ont-ils tous une priorité commune lors du recours à un épurateur d’air ? « Il y a quand même un dénominateur commun, c’est d'acquérir ou du moins investir dans une solution, qui permettra de renforcer les mesures sanitaires prises », répond Christophe Teissier. « C’est-à-dire, qu’aujourd’hui, il y a une volonté de la part de tout le monde, et notamment en entreprise, dans le secteur public et privé, de faire revenir le personnel au bureau, avec une organisation basée sur le télétravail, mais tout en apportant aux salariés les garanties supplémentaires au fait de se laver les mains, de porter un masque ou de mettre une vitre en plexiglas. Vous avez par exemple sur des espaces co-working, des salles de réunion, des épurateurs présents ».

Une prise de conscience certes, mais le purificateur d’air est-il capable d’atteindre l’objectif zéro particule ? « Si vous souhaitez maintenant avoir zéro voire très peu de particules dans un environnement fermé, il faut aller dans l’industrie de la micro-électronique. Là vous avez des salles blanches, des gens en combinaison pour éviter de générer de la pollution. Les particules vont toujours être présentes dans l’aérosol quel que soit l’environnement », développe l’expert d’Uniclima.

Il poursuit : « La question c’est de savoir comment diminuer leur concentration et les diluer. Alors, en ouvrant les fenêtres, vous aller diluer la concentration. Lorsque vous êtes dans une salle de réunion dans une tour à La Défense, au vingt-cinquième étage, vous ne pouvez pas ouvrir les fenêtres ni diluer la pollution ». Le processus peut se réaliser par l’apport d’air par ventilation mécanique dans ce type d’environnement. Toutefois pour que le phénomène de dilution soit significatif, il faut que l’air soit renouvelé quatre à six fois dans l’heure.

Une fréquence difficilement réalisable partout, mais qui peut être assurée par une diversité de technologies de filtration : absolue, par photo catalyse, UV, plasma pulsé, ozonation, filtre électrostatique, ionisation… Combinables, ces solutions se valent toutes pour Christophe Teissier, bien qu’il note une tendance autour des appareils faisant appel au filtre absolu. Selon lui, il est surtout important de savoir quel équipement l’artisan doit choisir selon la demande.

C’est pour cette raison que le syndicat sortira, prochainement, une guide renseignant les installateurs sur la marche à suivre. Il sera en plus envoyé à des ministères comme celui de l’Education et de la Santé, dont les structures sont concernées par la QAI. Peut-être est-ce aussi une façon d’interpeller les pouvoirs publics sur le renforcement des normes consacrées aux épurateurs. 

« On ne peut évidemment pas imposer mais faire des recommandations. Ce sont les industriels qui auront la charge de faire valoir la cause auprès de la France et l’Europe, qui devront prendre à bras le corps le sujet des purificateurs et aller plus loin dans le cadre normatif », pense Christophe Teissier. Il complète : « Les installateurs sont également toujours une profession à écouter. Le développement des produits par l’industriel se fait par rapport à la voix des clients, et la voix des clients en l’occurrence, ce sont les installateurs ».

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Uniclima
 

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