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De la bonne pratique pour le développement de villes compactes

Publié le 29 novembre 2006

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Quatre européens sur cinq vivront d'ici 2020 en zone urbaine, estime l'Agence européenne de l'environnement, qui voit l'étalement urbain comme "un défi ignoré" par l'Europe et appelle à agir contre le mitage des territoires.
Dans l'Europe des 25, trois personnes sur 4 habitent déjà en zone urbaine et dans certains pays, cette proportion atteindra 90% d'ici 2020, selon un rapport de l'AEE.
Le phénomène est intimement lié à l'évolution des styles de vie et de consommation des Européens, estime cette agence de l'UE basée à Copenhague. "Le continent européen est l'un des plus urbanisés au monde", indique-t-elle, précisant que "plus du quart du territoire de l'Union européenne est désormais affecté par l'expansion urbaine". Certes, les villes de la vieille Europe, avec un centre historique dense, ont toujours été plus compactes que leurs équivalentes américaines, observe l'AEE. Mais aujourd'hui, l'étalement urbain est devenu un phénomène courant dans toute l'Europe et la tendance ne semble pas prêt de s'inverser, avertit l'AEE.

Le phénomène concerne les pays et les régions déjà densément peuplées ou en plein boom économique comme la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne du sud, l'Italie du nord, l'Irlande, le Portugal, les régions parisienne et madrilène. Et il est particulièrement évident dans les zones ayant bénéficié de financements et de politiques régionales de l'UE. "C'est l'Europe qui a accentué le phénomène par les fonds structurels", fait observer à l'AFP Guillaume Sainteny, représentant de la France au conseil d'administration de l'AEE. "Dans les nouveaux pays européens, où le phénomène de l'étalement urbain n'existait pas, des villes-musées, comme Prague, en République tchèque, ou Dresde, en Allemagne orientale, ont été touchées à leur tour", ajoute-t-il. Autrefois, la croissance des villes était due à la pression démographique.

Mais aujourd'hui, l'étalement urbain est d'abord une conséquence du souhait des citadins "d'adopter de nouveaux styles de vie dans les zones suburbaines, en dehors des centres-villes", explique l'AEE. Les Européens ont besoin de plus en plus d'espace, deux fois plus qu'il y a 50 ans, une tendance accentuée par l'individualisation des modes de vie.

Au cours des deux dernières décennies, la surface des agglomérations dans de nombreux pays d'Europe occidentale et orientale a augmenté de quelque 20% tandis que la population n'a augmenté que de 6 % environ, note le rapport. Résultat, des transports des plus en plus congestionnés, des risques de crue augmentés par l'imperméabilisation des sols, des zones naturelles de plus en plus fragmentées ...

Le nombre de kilomètres parcourus par les routes dans les zones urbaines devrait augmenter de 40 % entre 1995 et 2030, estime l'AEE. L'agence recommande d'utiliser efficacement les fonds européens, de pair avec la réglementation environnementale, "afin de limiter, si ce n'est d'éviter, un développement urbain par l'étalement". Elle suggère également de "corriger les erreurs du marché qui oriente ce développement en influant sur les prix du marché pour les terres, qu'elles soient situées entre zones urbaines, à leur proximité ou encore dans leurs limites géographiques".

Enfin, elle juge utile de promouvoir les exemples de bonnes pratiques pour le développement de villes compactes", plus économes en énergie et plus sobres en émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.

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