Le village de La Coquille retrouve son eau potable
Sur place, la population était rassérénée jeudi, à commencer par le maire qui a vécu "une semaine infernale". "Le plus dur était de communiquer et seules les affichettes en mairie et au point central de distribution d'eau de source ont été efficaces", a indiqué Claude Boyer. Pendant huit jours, deux camions citernes ont alimenté en continu le château d'eau, 72.576 litres d'eau de source ont été distribués. "A lui seul, le boulanger utilisait 150 litres par jour. Autant pour la maison de retraite et ses cent résidents. Sans compter les exigences du camping de 40 emplacements et des estivants séjournant dans les 60 bungalows du village de vacances de la police nationale", énumère M. Boyer.
La particularité de ce micro-organisme monocellulaire, autrefois communément appelé "algue bleue", est d'émettre ses toxines au moment de sa mort. Ainsi, tout traitement visant à la détruire aboutit à multiplier les risques. Outre attendre la fin de son cycle de vie, très variable selon le climat et la luminosité, on ne peut lui opposer que l'ultrafiltration, une technique maîtrisée par les distributeurs d'eau. A La Coquille, une solution relativement rapide a été trouvée grâce à la situation de la station de pompage, située entre la Valouze, polluée, et la Rochille, qui s'y jette. Les techniciens de Sogedo ont déplacé le captage de l'une à l'autre.
Selon Jean-Christophe Dabadie, directeur de la Sogedo, "l'eau arrive en quantité suffisante, à raison de 20 m3/h, pour desservir La Coquille". Toutefois, comme son flux n'était pas parfaitement pur, le liquide provenant de cette autre alimentation est soumis lui aussi à une ultrafiltration par charbon actif, sable et décantation avant d'être pompé vers le château d'eau enterré de la ville. Désormais, pour le maire, se pose "le problème de la ressource". "La solution serait l'interconnexion à un réseau proche. Mais le coût est tel que nous devons gagner d'autres communes à cette démarche. C'est l'affaire de dix ans", regrette-t-il.