Les loyers repartent à la hausse depuis le début de l'année
"Depuis juillet, c'est reparti", a commenté jeudi Gérald Boire, directeur d'une agence immobilière Century 21 à Boulogne (Hauts-de-Seine), confirmant un début d'année "morose" pour les professionnels en matière de location.
Il y a quelques semaines, certains réseaux immobiliers avaient même évoqué une stabilisation, voire une baisse des loyers pour le début d'année dans les grandes villes, comme à Paris. Celle-ci ne semble donc plus être de mise. "Il y a une énorme demande et les prix des locations ont suivi les prix des ventes", poursuit M. Boire.
Sur toute la France, le loyer moyen s'établit à 10,8 euros par mètre carré, ce qui porte, en moyenne nationale, le loyer du studio à 389 euros, du deux pièces à 504 euros, ou encore celui du trois pièces à 615 euros.
La Franche-Comté, avec 6,9 euros le mètre carré, et la Lorraine font partie des régions les moins chères, bien loin derrière la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (11,2 euros) et l'Ile-de-France qui culmine à 19,2 euros.
"La particularité de la France par rapport aux autres pays européens, c'est l'écart très marqué entre Paris et la province", a souligné jeudi Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X. Ainsi, le loyer du même appartement de quatre pièces peut être quatre fois plus élevé en Ile-de-France qu'en Auvergne, selon les chiffres de l'UNPI.
Le renchérissement de ces loyers, renforcé par un indice du coût de la construction qui s'est envolé ces dernières années, rend la tâche encore plus difficile pour les candidats à la location. "La sélectivité des candidats se renforce car la hausse des loyers est en décalage avec la solvabilité des candidats", a reconnu jeudi le président de l'UNPI, Jean Perrin, qui a également mentionné une augmentation des retards de paiements de loyers.
"Quand les loyers prennent 10%, on demande toujours un revenu net trois fois supérieur, on a pas changé nos critères, mais il est plus difficile de trouver des candidats", confirme de son côté M. Boire. Et incertitude de la rentrée, que répondre aux candidats titulaires d'un contrat "nouvelle embauche" qui veulent louer un appartement ou une maison ?
Selon M. Perrin, ce contrat --un contrat à durée indéterminée qui peut être rompu par le salarié ou l'employeur pendant deux ans -- va "poser problème".
Une crainte relayée par l'association de consommateurs CLCV, qui a peur d'une "frilosité" des propriétaires vis-à-vis de ce contrat, ce qui pourrait entraîner un "obstacle" pour les candidats à la location.