La semaine précédente, les emprunts à taux fixes sur 30 ans se négociaient à 6,49%, et l'an dernier à la même époque ils étaient encore à 5,80%. Sur 15 ans, les emprunts à taux fixes ont atteint 6,17% au cours de la semaine close le 20 avril, contre 6,14% la semaine précédente et 5,36% il y a un an. "Les taux ont grimpé cette semaine après la publication des prix à la consommation de mars, qui se sont inscrits dans le haut de la fourchette des attentes des analystes pour l'inflation", a souligné Frank Nothaft, le chef économiste de Freddie Mac.

Les prix à la consommation ont progressé de 0,4% en mars par rapport à février tandis que l'indice de base (hors alimentation et énergie) augmentait de 0,3%. Cela porte la hausse des prix à la consommation à 3,4% sur un an et à 2,1% pour l'indice de base. "Du fait de la hausse des taux d'emprunt, l'activité commence à ralentir sur le marché immobilier, comme l'ont démontré les faibles niveaux des mises en chantier de logements en mars", a ajouté M. Nothaft. Les mises en chantier de logements ont reculé de 7,8% en mars à 1,960 million d'unités en rythme annuel, soit leur plus bas niveau depuis mars 2005.

Freddie Mac note que le nombre d'emprunts à taux révisable a décliné par rapport aux emprunts à taux fixe. "Si la Fed continue de relever ses taux, la part des emprunts à taux révisables va sans doute continuer à décliner", estime M. Nothaft. La banque centrale a relevé ses taux d'un quart de point à 4,75% pour la quinzième fois consécutive et laissé entendre qu'elle pourrait continuer lors de sa prochaine réunion, en mai. Mais les minutes de sa réunion ont clairement dit que la fin du cycle de resserrement monétaire était proche.

L'immobilier a été un formidable moteur de la croissance aux Etats-Unis, par le biais du refinancement hypothécaire qui permet aux ménages d'emprunter au fur et à mesure que la valeur de leur maison augmente. Mais avec la hausse parfois vertigineuse des prix, les inquiétudes se sont faites de plus en plus vives sur les risques d'éclatement d'une "bulle" comparable à celle de l'internet au tournant du siècle. Dans son rapport publié mercredi, le Fonds monétaire international (FMI) estime qu'il y a "de plus en plus de signes que l'activité immobilière a atteint son sommet aux Etats-Unis".

Or "un ralentissement du marché immobilier américain aurait des implications importante pour l'économie mondiale, étant donné que l'économie américaine a été un moteur essentiel de la croissance mondiale ces dernières années", ajoute le rapport.