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Réduire sa facture d’eau chaude en récupérant la chaleur des eaux grises

Publié le 22 mars 2011

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Selon les normes françaises, une douche se prend à 40°C et dure cinq minutes. Avec un débit standard de 16 litres par minutes, chacun de nous envoie donc une centaine de litres d’eau chaude dans les égouts tous les matins ! Sans compter les autres eaux usées et chaudes émises par chaque foyer. Un tel gisement calorifique ne pouvant décemment pas rester inexploité, on voit apparaître depuis quelques années plusieurs technologies de récupération de chaleur des eaux grises.
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Quelques municipalités testent actuellement l’offre Degrés Bleus de Suez Environnement, qui consiste à récupérer à grande échelle les calories contenues dans les égouts à l’aide d’une pompe à chaleur et d’un échangeur situé dans le collecteur du domaine public. Ainsi, la piscine de Levallois-Perret est-elle chauffée grâce aux eaux usées des habitants du quartier. Mais le principe est désormais adapté aux logements, sans qu’il soit nécessaire de se connecter aux égouts.

Des techniques variées

Pour rattraper les calories perdues, les maitres d’œuvre ont le choix des armes. Certains systèmes sont directement inspirés de la technologie utilisée par Suez (émanant du suisse Rabtherm). C’est le cas de Biofluides Environnement avec son offre ERS (Energy Recycling System) dont le système maison associe une pompe à chaleur et un ballon de stockage, et qui vise une réduction de 50% de la facture d’eau chaude sanitaire avec un investissement de l’ordre de 2000 € HT par logement pour un immeuble.

Plus simple et moins cher, le système ThermoCycle préfère stocker les eaux grises dans un accumulateur parcouru par un serpentin de préchauffage de l’eau chaude sanitaire. Semblable à un chauffe-eau, il a l’avantage de pouvoir conserver les calories quelques heures, et nécessite un petit entretien annuel (contrôle visuel, nettoyage des filtres…). Compter environ 650 € HT (hors pose) par logement pour un immeuble d’une trentaine d’appartement. « Les temps de retour sur investissement sont généralement inférieurs à 60 mois et atteignent même 18 mois pour une laverie » se félicite Guillaume Sevessand, architecte et distributeur du ThermoCycle en France.

Encore plus simple et malin, l’EcoRC 36 d’EHTech, récupère « en temps réel » les calories d’une douche. L’idée est élémentaire : si l’eau froide est tiède, il faut moins d’eau chaude pour atteindre la température voulue. Il suffit donc de placer un échangeur individuel dès l’évacuation de la douche pour renvoyer illico des calories vers le mitigeur ou vers le ballon. EHTech annonce 60% d’économies pour un peu plus de 800 € HT. L’entretien est léger (nettoyage/purge mensuel) mais les pertes de charge probablement importantes du fait de la technologie employée pour l’échangeur.

Power-Pipe, futur leader du marché ?

Autant le dire tout de suite, le Power-Pipe autant que son créateur nous ont séduit par leur simplicité. Il faut dire que le système présente bien des avantages. Constitué d’un tuyau d’évacuation entouré d’un serpentin « aplati », le tout en cuivre, il ne contient aucune pièce en mouvement, ne nécessite aucun entretien et ne demande aucune énergie pour fonctionner. Sa version standard s’installe en moins de deux heures (il suffit de couper le tuyau d’évacuation global du logement et de le remplacer par le Power-Pipe), coûte 650 € HT pour 50 années d’usage minimum, et permet d’économiser 50% de l’eau chaude sanitaire des douches. « On peut le connecter au ballon d’eau chaude, au mitigeur de la douche, ou mieux, aux deux. Cela permet en quelque sorte de multiplier par trois la capacité de production d’eau chaude. La seule limite réside dans l’absence de stockage des calories. Le Power-Pipe n’apporte rien pour les bains par exemple, mais il est très efficace pour des vestiaires collectifs ou dans l’hôtellerie, d’autant plus que les pertes de charge sont les plus faibles du marché » précise Jean-Pierre Finet, co-créateur du système en 2002 au Canada.

« Nous sommes déjà leader au Canada où le mot Power-Pipe est d’ailleurs devenu générique, comme Frigidaire pour dire réfrigérateur » ajoute-t-il avant de conclure : « Pour nous développer en France, nous avons beaucoup travaillé sur les normes et la réglementation. Nous avons ainsi obtenu fin 2010, le Titre V Système qui ouvre la valorisation du Power-Pipe dans la Réglementation Thermique. Depuis, nous recevons chaque semaine des demandes de bureaux d’études pour plusieurs centaines de logements ». Prochaine étape, les certificats d’économie d’énergie.

Olivier Barrellier

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