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À Saint-Pabu, Guinée*Potin signe un projet subtil

Publié le 26 janvier 2022

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En Bretagne, dans la commune de Saint-Pabu, l’agence d’architecture Guinée*Potin, établie à Nantes, vient de terminer la construction d’une école ainsi que d’une salle multi-activités. L’ensemble, qui puise ses sources dans l’histoire du lieu, propose une écriture contemporaine à la fois subtile, élégante et durable.
À Saint-Pabu, Guinée*Potin signe un projet subtil - Batiweb

C’est une réalisation exemplaire qui vient d’être achevée à Saint-Pabu (29). En effet, lauréat de l’appel à projet Bâtiment Performant de l’ADEME Région Bretagne, le projet qui a été mandaté à l’agence Guinée*Potin (Anne-Flore Guinée et Hervé Potin), se trouve être un condensé de bons procédés sans oublier le côté esthétique que les architectes prennent très à cœur.
 

Un programme complexe, un contexte ardu

 

Le contexte est ardu, le terrain difficile à aborder et le programme plutôt complexe. Comment implanter une école et une salle multi-activités sur une parcelle en pente tout en garantissant une circulation fluide entre les diverses parties et engendrer un lien entre le nouvel arrivant et l’existant ? Une question à laquelle les architectes de l’agence Guinée*Potin ont répondu avec une telle adresse que lorsque nous nous approchons de l’ensemble nous avons l’impression que l’équipement, nouvellement réalisé, a toujours existé. Il s’agit donc, d’une intervention des plus délicates qui a su adopter le terrain, se glisser dans l’environnement singulier de cette fraction de ville, tout en affichant une architecture accueillante.

 Stéphane Chalmeau
© Stéphane Chalmeau

Situé au creux d’un ancien bras de l’Aber-Benoit, le groupe scolaire se nomme l’école du petit Aber Benoit. Le projet d’école publique et de salle de sport de Saint-Pabu s’inscrit donc dans un contexte géographique inhabituel, façonné par l’eau. C’est dans cet environnement singulier que l’agence Guinée*Potin a été mandaté pour réaliser le projet. Ce dernier, devait, selon ses concepteurs, assurer l’articulation des différents équipements entre eux et par rapport au contexte, participer à l’amélioration des parcours piétons, dans la pente et d’une entité à l’autre et enfin s’assurer de l’intégration des constructions dans le paysage. Un travail fin qui a donné naissance à un projet édifiant.

Puiser dans le passé pour écrire le futur

 

Pour mener à bien le projet tout en répondant favorablement aux diverses contraintes environnementales, contextuelles et programmatiques, les architectes ont privilégié de conserver les différents talus, les prolonger et en créer des nouveaux pour structurer le terrain en plusieurs plateaux. C’est sur ces derniers que les volumes se sont glissés. Tandis que l’école prend place sur un premier plateau, la salle de sport s’implante sur une autre estrade, située plus haut, la troisième plateforme, quant à elle, sera occupée par la réserve foncière. Ce jeu subtil de décalage de niveaux permet, selon les architectes, une meilleure différenciation des programmes tout en préservant les vues et les apports lumineux de chacun des volumes.

 Stéphane Chalmeau
© Stéphane Chalmeau

Nous notons que l’architecture engendrée puise dans le passé pour former une nouvelle écriture. En effet, le projet réinterprète de façon contemporaine certaines caractéristiques d’architectures traditionnelles des Abers, connus dans la région comme les bâtiments distincts, les pignons fermés protégeant des vents du sud-ouest, les couvertures à doubles pentes, mais aussi les toitures en chaume et larges ouvertures au rez-de-chaussée qui évoquent les anciens hameaux bretons. Par ailleurs, l'école du petit Aber Benoît est pensée comme l’association de trois longères en bois avec une toiture à double pente, se rencontrant à l’ouest et formant l’espace d’accueil et le hall d’entrée. L’architecture consiste au jeu de glissement entre ces trois volumes tout en se basant sur l'idée des parcours le long du paysage, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur. 

Un exemple de durabilité


A l’inverse de ce que l’on peut croire, l’intérieur de l’école, composé des trois entités, forme un ensemble simple et compact. Quant à la salle multi-activités, elle est composée d’un soubassement de béton, habillé d'un revêtement en bois aux finitions découpées en épis. Grâce aux vitrages abondants, la façade s’ouvre sur le talus planté. Par ailleurs, d’autres apports lumineux ont été assurés par le couronnement périphérique de châssis opalescent.

 Stéphane Chalmeau
© Stéphane Chalmeau


Niveau durabilité, le projet consiste en un équipement exemplaire. En effet, les architectes ont eu recours à de nombreuses astuces et procédés qui ont permis à l’ensemble d’atteindre des performances thermiques équivalentes au label BEPOS et E+C. Parmi les diverses techniques utilisées, notons l’orientation, la ventilation double-flux, le recours à la filière sèche pour tout ce qui concerne la charpente en bois et à la préfabrication pour la structure des ossatures. De même, la compacité de l’édifice, l’utilisation des matériaux biosourcés comme la toiture en chaume, le bardage en bois, l’isolation en fibre de bois, tous ces détails font de l’école de Saint-Pabu un exemple de durabilité.

Sipane Hoh 
Photo de Une : ©Stéphane Chalmeau

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