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L'Asie, eldorado des grands noms de l'architecture

Publié le 30 juin 2011

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La Chine et d'autres pays d'Asie attirent les plus grands architectes internationaux. Comme le Français Paul Andreu, a qui les autorités chinoises ont confié la construction de l'opéra de Pékin, de nombreux architectes profitent du boom des villes en Asie pour repousser les limites de l'architecture.
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Un boom de la construction colossale

Une occasion unique qui n'arrive qu'une fois dans la vie. « Je suis reconnaissant envers la Chine », a déclaré Paul Andreu, architecte de ce bâtiment ovale en titane et verre qui jaillit d'un plan d'eau au centre de Pékin au coût de 300 millions d'euros. L'architecte primé, qui travaille actuellement sur deux autres projets en Chine, trouve que « la Chine construit énormément, et donc les chances de construire sont très grandes. La Chine a aussi des ambitions... Ils n'ont pas fait grand chose pendant des années, et je suis sûr qu'ils avaient le sentiment d'une espèce de retard ».

La vertigineuse croissance des 30 dernières années a transformée la Chine en deuxième puissance économie mondiale et alimenté un boom de la construction colossale. Parmi les dernières réalisations, la tour de la CCTV, considérée comme l'une des créations architecturales les plus osées, la tour de 101 étages du World Finance Center de Shanghai ou les 90 000 places du « Nid d'oiseau », stade qui est devenu le symbole des Jeux olympiques de 2008 avec ses fils de poutres d'acier emboîtés. Paul Andreu réalise lui un musée archéologique à Taiyuan (nord) et l'Anglo-Irakienne Zaha Hadid, lauréate du Pritzker Price 2004, le Nobel de l'architecture, vient de mettre la dernière main à l'opéra de Canton (sud). L'architecte britannique Norman Foster, auteur de l'emblématique tour HSBC à Hong Kong, travaille pour sa part à la construction du siège de la banque CITIC à Hangzhou (est).

Difficile de préserver l'ancienne ville

La fièvre constructrice chinoise n'est pas profitable uniquement pour les étrangers : ainsi Ma Qingyun a été désigné l'an passé par le magazine Businessweek comme l'un des architectes les plus influents, au même titre que Zaha Hadid. Un autre Chinois, Wang Shu, leader de l'architecture durable s'est vu décerner le 16 juin par l'Académie française d'architecture la médaille d'or pour l'ensemble de son travail. D'autres pays d'Asie profitent également de l'aubaine. « Le fait que les salaires chinois ont été vertigineux au cours des deux dernières années a généré des opportunités pour des pays comme le Vietnam et la Thaïlande » indique Michael Tunkey, partenaire du cabinet Cannon Design basé à Shanghai. Pour Nguyen Chi Tam, directeur du design chez HighEnd architecture de Hanoi, précise que « de plus en plus bureaux d'architectes ouvrent au Vietnam ces dernières années, à la fois des agences moyennes et des géants mondiaux ».

Mais, comme à Pékin, où une grande partie de la vieille ville a été démolie, Hanoi a du mal à préserver son patrimoine malgré une loi sur la conservation promulguée en 2001. « Sur le papier il y a encore plus de 1000 villas françaises à Hanoï, mais à mon avis, il n'y a seulement que quelques centaines qui ont conservé leur style d'origine coloniale », explique Hoang Dao Kinh, un architecte basé à Hanoi. Préserver l'ancienne ville tout en embrassant la nouvelle est un défi que d'autres nations asiatiques envisagent aussi. Singapour, pour sa part, a été relativement épargnée pour le moment. À ce jour, plus de 7000 bâtiments anciens ont été préservés par les autorités.

Trouver sa propre voie architecturale

L'architecture respectueuse de l'environnement commence aussi à prendre racine en Asie. Avec comme modèle le Ciputra World, un complexe de bureaux et de divertissement à Jakarta. Ce projet de 247 millions d'euros vise une consommation d'énergie réduite de 20% par rapport à un autre immeuble similaire, grâce à du double vitrage et à un système de circulation d'air sophistiqué. En Chine, la tour Pearl River à Canton, qualifiée de « gratte-ciel le plus écologique du monde », est dotée d'ouvertures équipées de turbines qui vont capter le vent et produire l'énergie dont aura besoin l'immeuble, selon le cabinet SOM.

Mais dans ce domaine, la Chine est encore bien en retard sur les États-Unis ou l'Europe avoue Michael Tunkey. « Mais si elle décide de prendre la tête du mouvement, elle a le potentiel pour aller plus vite que n'importe quel autre pays » prévient-il. Ma, quant à lui, espère que la Chine sera faire face à un défi majeur dans les prochaines années : trouver sa propre voie architecturale « qui correspond aux habitudes du peuple chinois ».

Bruno Poulard (Source AFP)

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