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Le château de ma mère ressuscité

Publié le 09 avril 2003

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Il se mourait en silence et dans l’indifférence. Le château de la Buzine, ancienne propriété de Marcel Pagnol, et fameux « château de ma mère » va de nouveau tenir le devant de la scène

Le château de ma mère ressuscité - Batiweb
Le château de la Buzine, cela, a priori, ne vous dit rien. Et pourtant il a été rendu célèbre par Marcel Pagnol, dans l’un de ses plus fameux romans, Le Château de ma mère, dans lequel il narre ses souvenirs d’enfance. De toute l’œuvre de Pagnol, on retient cette trilogie, car elle est unique dans nos Lettres. L’homme est déjà âgé quand il rédige ses « mémoires ». Elles nous touchent, parce qu’elles relèvent d’une sorte de conte éveillé. Dans ce style inimitable et simple qui est le sien, Marcel Pagnol semble nous dire que l’adulte a grand peine à sortir de son enfance, surtout quand elle est baignée par le soleil méditerranéen et l’amour des siens. Ses parents, originaires d’Aubagne, à une encablure de Marseille, y possédaient ce que nous appellerions aujourd’hui, une « maison de campagne ». Sur la route qui menait de Marseille, où son père était instituteur, à Aubagne, se trouvait donc le fameux château de la Buzine. La route qui y conduisait traversait son parc et offrait un raccourci que la famille empruntait, pénétrant ainsi dans une propriété privée. D’où la terreur de la mère de Marcel Pagnol, Augustine, à chaque fois qu’elle prenait ce raccourci, consciente de commettre là un acte d’une parfaite illégalité. Car à l’époque, on ne plaisantait pas avec la légalité, dans cette famille républicaine. C’est cette terreur, que raconte, en partie, Le Château de ma mère. Le petit Marcel ayant grandi, devenu l’auteur de théâtre et de cinéma à succès que l’on sait, tourna la plupart de ses films entre Aubagne et Marseille, au point qu’il rechercha un lieu pour y installer studio et maison de production.

Lieu de mémoire
C’est ainsi, que, par un pur hasard, il fut amené à acheter, en 1941, le fameux château de la Buzine, retrouvant par là-même un des hauts lieux de son enfance. Malheureusement, l’époque ne s’y prêtant guère, le projet de Pagnol ne vit jamais le jour. Et il laissa tomber le château de la Buzine. De nos jours, les villes et notamment Marseille sont friandes de lieux de mémoires. Marseille s’est étendue à ce point que le fameux château est désormais situé dans l’un de ses arrondissements. Il avait été laissé à l’abandon et tombait en ruines. La mairie a décidé de le réhabiliter. Elle a confié au cabinet d’architecture André Stern International, qui a remporté le concours, le soin de remettre en état la demeure bourgeoise. Datant de 1864, le château, très dégradé fera l’objet d’un réaménagement complet en vue d’y installer une maison des cinématographies méditerranéennes. Largement dédié à l’œuvre de Pagnol, le futur équipement culturel abritera, sur 3200 m2, une salle de cinéma de 356 places, une médiathèque, une vidéothèque, une photothèque et une bibliothèque. L’opération, dont le coût est évalué à 6,5 millions d’euros, sera terminée en 2006. Le chantier devrait démarrer en 2004 pour en principe, un an plus tard, rendre possible à chacun d’y revivre les émotions du jeune Pagnol.

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