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Le CNIT, la solide quarantaine d’un coup de génie

Publié le 17 décembre 2002

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Le CNIT de la Défense demeure aujourd'hui aussi révolutionnaire qu'il le fut quand il vit le jour dans les années 60. Sur son berceau se penchèrent tous les grands noms de l'architecture de l'époque, de Zehrfuss à Jean Prouvé en passant par Pier Luigi Nervi.
Le CNIT, la solide quarantaine d’un coup de génie - Batiweb
Au sortir de la guerre, c'est le président du syndicat de constructeurs de machines-outils, Emmanuel Pouvreau qui lança l'idée du CNIT et qui détermina le terrain sur cette colline de la Défense. Les architectes consultés, Robert-Edouard Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss, tous titulaires du grand prix de Rome, s'attelèrent à un programme simple : le maximum d'espace sur le minimum de support. Ils proposèrent alors une couverture de béton à double coque, séparée par un vide, supportée par trois points d'appui. Rien de révolutionnaire, sauf les dimensions : la voûte de 220 mètres de côté et de 50 mètres de haut. De quoi recouvrir la place de la Concorde. Après la consultation d’ingénieurs, la solution des coques de béton ne s’avérait guère plus convaincante qu’une solution métallique plus classique.

On en était là, quand un ingénieur, Nicolas Esquillan, en charge de l’équipe d’ingénierie, eut l’idée géniale de retourner la coque inférieure, affinant ainsi toute la structure qui devint un voile gonflé par-dessous, maintenu au sol par trois culées reliées par d’énormes tirants. Le CNIT venait de trouver sa vraie personnalité. Le permis de construire fut accordé le 7 mai 1955, le premier mètre cube de béton coulé un an plus tard. La construction de ce mastodonte fut à elle seule une aventure. Il fallut installer 300 km de tubes métalliques. La voûte, constituée de 18 fuseaux déployés en éventail à partir de chaque culée, fut construite en trois phases et le décoffrage de ces même fuseaux s’effectuait à l’aide de 10 vérins de 300 tonnes. Résultat, la voûte tient sans appui, sur ses grandes façades vitrées conçues par Jean Prouvé, pour laisser se dilater librement la structure. Dans les années 80, la Générale des Eaux, alors propriétaire, décida de rénover l’intérieur pour le transformer en centre d’affaires. C’est Michel Andrault, Pierre Parat, Bernard Lamy et Ennio Torrieri qui repensèrent tout l’aménagement intérieur tel qu’il existe aujourd’hui. Le CNIT, désormais propriété d’Unibail, reçoit plus de 6 millions de visiteurs par an.

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