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Les inégalités persistent dans les quartiers prioritaires

Publié le 03 mai 2016

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L’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) a remis, ce 3 mai 2016, à Hélène Geoffroy, secrétaire d’Etat chargée de la ville, son premier rapport annuel. Structuré autour de trois thématiques, ce rapport décrit la situation dans les nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Il met en lumière une réalité économique et sociale encore très difficile.
Les inégalités persistent dans les quartiers prioritaires  - Batiweb
L’ONPV a été mis en place le 19 janvier 2016 par Patrick Kanner, ministre de la ville, de la Jeunesse et des Sports. Constituée de 47 membres et présidée par Jean Daubigny, cette instance est en charge de l’observation de la situation socio-économique et urbaine des quartiers prioritaires, et de l’évaluation des politiques publiques qui y sont déployées.

Ce mardi, l’Observatoire national de la politique de la ville, a remis son premier rapport à Hélène Geoffroy, dans lequel il propose une analyse contrastée sur « une réalité économique et sociale difficile, notamment pour les femmes et les jeunes » note le ministère de la Ville.

Ce rapport, structuré autour de trois thématiques qui sont les piliers des contrats de ville, à savoir la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain, le développement économique et l’emploi, met ainsi en lumière la persistance des inégalités dans les quartiers prioritaires. Pour autant, le rapport souligne une perception plus positive des habitants sur leur cadre de vie ou sur les aspects environnementaux de leur quartier.

600 quartiers prioritaires bénéficiaires du PNRU

Depuis 2003, 600 quartiers, dont 428 zones urbaines sensibles, ont bénéficié du programme national de rénovation urbaine (PNRU). 47 milliards d’euros d’investissements étaient programmés, dont 12,35 milliards de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Le programme prévoyait notamment des opérations de démolition, de reconstruction, de réhabilitation et de résidentialisation de logements.

Mais « si les opérations de démolition et de réhabilitation connaissent des taux de réalisation très élevés (82 %), les opérations de reconstruction et de résidentialisation se réalisent davantage en fin de projet », relève l’ONPV.

Fin 2014, la quasi-totalité des subventions de l’Anru étaient engagées, et les deux tiers payés, soit 7,5 milliards d’euros. « Il restait donc plus de 4 milliards de crédits à verser par l’Anru aux porteurs de projets avec des hauts niveaux de décaissement à prévoir pour les trois prochaines années », ajoute l’Observatoire.

Des zones urbaines sensibles (Zus) surpeuplées

Comme indiqué plus haut, le PNRU s’est engagé sur 428 Zus parmi les 751 zones urbaines sensibles du territoire national depuis 2003. Si les habitants des Zus ont une opinion globalement favorable sur leur quartier, 35% d’entre eux déclarent souffrir du froid pendant l’hiver, 38% disent subir des bruits fréquents dans la journée et 27% se plaignent d’une mauvaise isolation phonique.

Par ailleurs, si les logements en zones urbaines sensibles offrent des surfaces plus grandes et un nombre de pièces plus important que dans le reste des agglomérations, le nombre d’occupants par logement y est également supérieur.

Ainsi, « les situations de surpeuplement y sont plus fréquentes, en particulier dans le secteur locatif libre, et concernent un ménage sur cinq », observe l’ONPV.

Les quartiers d’intérêt national et le nouveau PNRU

Ce surpeuplement se retrouve également dans le cas des quartiers d’intérêt national. En 2014, un nouveau programme national de renouvellement urbain, doté de 5 milliards d’euros, a été lancé afin de poursuivre ou d’engager la requalification de l’habitat et du cadre de vie de 216 quartiers prioritaires d’intérêt national, dont 182 en métropole, comptant pour 15% des quartiers et 40% de la population de la nouvelle géographie de la politique de la ville.

L'objectif : « augmenter la diversité de l’habitat, adapter la densité du quartier à son environnement et aux fonctions urbaines visées, favoriser la mixité fonctionnelle et consolider le potentiel de développement économique, renforcer l’ouverture du quartier et la mobilité des habitants, viser l’efficacité énergétique et contribuer à la transition écologique des quartiers et enfin réaliser des aménagements urbains et des programmes immobiliers de qualité prenant en compte les usages, les enjeux de gestion et de sureté et anticipant les évolutions et mutations futures ». 

Les quartiers d’intérêt national ont été choisis au sein des territoires présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants. Ces quartiers sont quatre fois plus peuplés que les autres quartiers prioritaires et figurent souvent parmi les plus pauvres d’entre eux.

« Ils comptent ainsi en moyenne plus de 10 000 habitants, dont 20 % de population étrangère et ont un revenu médian annuel proche de 9 000 euros », détaille le rapport.

Ces quartiers se situent principalement dans les grandes agglomérations et comptent près de 500 000 logements sociaux (soit 11% des logements sociaux métropolitains). Ils étaient pour une grande part (71%) déjà concernés sur une partie de leur territoire par le premier programme national de rénovation urbaine. Les nouveaux projets de renouvellement urbain vont s’y déployer jusqu’en 2024.

Davantage basé sur « l'humain », le NPNRU vise à « mettre toutes les politiques dans la politique de la ville » pour mettre un terme à « l'apartheid social et territorial » en œuvre en France, a indiqué la ministre à l’AFP. 

R.C
Photo de une : Twitter Officiel de la Secrétaire d'Etat à la Ville, Hélène Geoffroy

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