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Un plan sur dix ans pour soutenir la filière forêt-bois

Publié le 10 mai 2016

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Le rapport « Recherche et Innovation 2025, filière forêt bois » a été remis ce lundi à Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, et à Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche. 13 projets de recherche, développement, innovation (RDI) y sont proposés, regroupés selon trois grandes priorités. L’objectif : soutenir la compétitivité du secteur et améliorer ses performances globales, économiques, environnementales et sociales.
Un plan sur dix ans pour soutenir la filière forêt-bois - Batiweb
En décembre 2015, le Gouvernement a confié à quatre personnalités la mission de poser les bases d’un plan innovation 2025 pour la filière-bois. Parmi elles, Jean-Claude Sève, Président du FCBA, Antoine d’Amécourt, Président de l’Institut de développement forestier (IDF), François Houllier, PDG de l’INRA, et Pierre-René Lemas, Directeur général du groupe Caisse des dépôts.

Il faut dire que la filière bois « demeure fragile, avec un fort déficit de la balance commerciale » indique les missionnaires. Dans ce contexte, « renforcer le continuum recherche – développement – innovation (RDI) » est indispensable pour soutenir la compétitivité du secteur forêt – bois et améliorer ses performances globales, économiques, environnementales et sociales.

Ces conclusions, la mission les a formulées dans un rapport remis ce lundi à Stéphane Le Foll et à Thierry Mandon, l’occasion de rappeler l’importance de cette filière à l’origine de 440 000 emplois directs et indirects, et dont le chiffre d’affaires s’élève à 60 milliards d’euros. 

S’appuyer sur l’existant pour penser l’avenir

Pour élaborer leur rapport, les missionnaires se sont non seulement appuyés sur des consultations individuelles et collectives avec les différents acteurs du domaine mais aussi sur des travaux menés dans le cadre du groupe de travail « Recherche Développement et Innovation » (RDI) du Programme national de la forêt et du bois (PNFB) ou du CSF Bois.

Cette démarche a débouché sur deux ensembles de propositions qui concernent tant l’amont que l’aval de la filière : 13 projets de RDI regroupés selon 3 grandes priorités complémentaires et une analyse des dispositifs et instruments de financement de la RDI dans le secteur, complétée par des préconisations.

13 propositions stratégiques pour la RDI

Les 13 projets de RDI visent à accroître l’ensemble des performances du secteur par des approches systèmes, développer les usages du bois dans une perspective bioéconomique, et adapter la forêt et préparer les ressources forestières du futur.

Il s’agit notamment de mobiliser davantage les sciences économiques, humaines et sociales (SEHS) au service des performances du secteur, moderniser et adapter l’appareil industriel, renforcer la résilience des forêts et leur renouvellement, et développer les nouveaux marchés, procédés et produits.

Par ailleurs, le rapport préconise le développement « de produits bois à haute technologie pour l’optimisation de la construction ou des nouveaux matériaux et des adjuvants éco-efficients pour un habitat durable » et la maîtrise de « la grande hauteur ».

Des financements innovants

Concernant les outils de financement pour la RDI, le rapport souligne que « peu d’entre eux sont complètement dédiés à cette filière. Globalement modestes, ces financements pourraient être davantage rationnalisés ou objectivés et, pour certains, accrus », estime-t-il.

Plusieurs préconisations ont été formulées telles que le renforcement de la communication sur les outils de financement disponibles ou encore l’accroissement des dotations d’état pour l’aide à l’innovation destinées à la filière forêt-bois et distribuées par Bpifrance (de l’ordre de 4,4 M€ en 2015).

Le rapport prône également d’amplifier le rôle de la maîtrise d’ouvrage publique pour accroître les débouchés pour les filières de production de matériaux biosourcés et « d’alléger et accélérer les processus de certification des produits à faible empreinte carbone (dont les produits bois) pour faciliter et encourager l’innovation ».

Pour ce qui est des financements innovants, le rapport regrette que « les financements dits « innovants » identifiés ne le sont pas à proprement parler et (que) leur impact sur la filière est, à ce stade, marginal. »

« Les initiatives recensées reposent dans leur grande majorité sur des financements publics et demeurent dans l’ensemble fragiles et éparses » poursuit le rapport.

Quatre recommandations sont là encore formulées comme par exemple : « soutenir et accélérer le développement de méthodologies de valorisation des services éco systémiques et étudier la mise en œuvre de dispositions réglementaires et fiscales à même de pérenniser le paiement pour ces services » ou encore « développer une action de recherche sur des mécanismes innovants susceptibles d’amener de nouvelles liquidités pour la filière forêt-bois, notamment dans l’amont forestier ».

L’intégralité du rapport est disponible ici.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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