Etang de Berre: la France poursuivie répond à la Commission européenne
La France avait jusqu'à vendredi soir pour communiquer ses observations à la Commission et échapper à une nouvelle procédure devant la Cour européenne de justice qui lui vaudrait des astreintes financières. Le 7 octobre dernier elle avait été condamnée par la Cour européenne pour "pollution massive et prolongée de l'étang de Berre", en violation de la Convention de Barcelone (1976) et de ses protocoles d'application. La plainte avait été déposée par la Commission, intervenant en qualité de partie à ce traité régional d'environnement qui vise la protection du milieu marin en Méditerranée.
Selon M. Berteaud, Paris propose de maintenir les rejets annuels actuels d'eau douce et de limon dans l'étang de Berre à 2,1 milliards de mètres cube par an mais d'éviter les déversements brutaux des centrales d'EDF.
"Cette solution d'attente" étalera les rejets et vise à maintenir constamment un taux de salinité de l'étang de plus de 15 grammes par litre, souligne M. Berteaud. A titre de comparaison, rappelle le responsable, le taux de salinité de la Méditerranée se situe à 34 g/l. La proposition a l'avantage de permettre de continuer à étudier les autres solutions envisagées, qui seraient coûteuses ou réduiraient la production d'hydroélectricité, une énergie renouvelable, ajoute M. Berteaud.
Les 13 ouvrages hydroélectriques construits dans les années 60 sur une dérivation de la Durance peuvent fournir jusqu'à 20% de l'hydroélectricité nécessaire en période de pointe.