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Le groupe RBR-T appelle à la réflexion sur les sujets du bâtiment et de la mobilité

Publié le 14 avril 2021

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Le groupe « Réflexion Bâtiments Responsables et Territoires » (RBR-T) du Plan Bâtiment Durable a lancé ce lundi 12 avril, une nouvelle réflexion ayant pour thème « L’immobilier, partie prenante de la mobilité renouvelée », dont l’objectif est d’identifier les relations entre bâtiment et mobilité. Cette note a pour mission de faire émerger des visions partagées, et appelle les acteurs du secteur à réagir sur les premiers résultats de cette dernière. La première version est disponible jusqu’au 7 mai 2021.
Le groupe RBR-T appelle à la réflexion sur les sujets du bâtiment et de la mobilité - Batiweb

Lancé par le gouvernement en janvier 2009, le Plan Bâtiment Durable est présidé par Philippe Pelletier. Ce dernier fédère un large réseau d’acteurs du bâtiment et de l’immobilier autour d’une mission commune : « favoriser l’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique et environnementale de ce secteur. » 

Ce lundi 12 avril, le groupe RBR-T, groupe de travail prospectif du Plan Bâtiment Durable co-présidé par Christian Cléret et Jean-Christophe Visier, a lancé une nouvelle réflexion ayant pour thème « L’immobilier, partie prenante de la mobilité renouvelée. » 

Se défaire du fonctionnalisme urbain 

Dans sa note publiée, le groupe indique que : « La forme de nos villes et de nos métropoles en particulier est, encore aujourd’hui, fortement héritée des principes édictés dans la Charte d’Athènes (1933) dont on constate au quotidien les dégâts sur nos vies urbaines. »

En effet, sans grande surprise les secteurs du logement et de la mobilité sont les postes de dépenses les plus lourds pour les ménages. Ils comptent à eux deux seulement 80% de la consommation énergétique mondiale, et sont responsables de près de 50% de la production de gaz à effet de serre ainsi que de 70% de la production de CO2. 

De plus, la note explique que le « système sociotechnique » de la voiture a également promu une représentation urbaine reposant sur le tableau « fonctionnalisme-vitesse-dispersion » dont la ville nord-américaine des années 1950 est devenue, selon le groupe, le modèle trop souvent copié. « Pourtant, à l’instar du développement emblématique de Detroit, la voiture, qui a fait la réussite de la ville, se retourne aujourd’hui contre elle », précise-t-elle.

Les nouvelles relations entre bâtiment et mobilité 

On comprend donc, à travers la réflexion du groupe RBR-T, qu’il y a une véritable convergence d'intérêt des secteurs de l’immobilier et de la mobilité. Il existe une nécessité évidente d’aller vers une énergie décarbonée, à l’image de la RE2020, mais également une volonté d’optimiser une consommation énergétique (RT 2012). 

Cette réflexion vise à « identifier les nouvelles relations à développer entre bâtiment et mobilité, au service du développement de territoires plus responsables et plus désirables » puisqu’elle remet en cause des modèles de plus en plus impactés par les nouveaux usages, le partage et la mutualisation. Le groupe de travail s’est appuyé sur 5 grands défis à relever : environnemental, démographique, technologique, sociétal et social/politique. 

« Autant de défis à relever pour les acteurs de l’immobilier face aux élus qui mettent leurs priorités sur les enjeux environnementaux et le développement de la mobilité sur leur territoire, tout en tenant un discours paradoxal sur la question de la densité urbaine, à la fois mal-aimée et jugée pleine d’atouts pour la ville de demain », notifie le groupe. 

Faciliter les actions collectives 

Afin de faire face aux enjeux urbains et de construire un nouvel équilibre « bâtiment-mobilité », le groupe identifie 8 pistes d’avenir présenté dans la note : 

• Faire le pari du moins (plutôt que du mieux ou du différent), c’est-à-dire qu’il faudra probablement moins construire demain et penser différemment les espaces de vie, de travail et de consommation afin de limiter les déplacements favorisant ainsi le développement d’une mobilité décarbonée ;

• Augmenter l’immeuble et en faire une plateforme de services (espaces de travail partagés en pied d’immeuble ou en zone rurale, parkings reconvertis en ateliers de fabrication/réparation, halls d’immeubles adaptés à l’intensité croissante de circulation des livraisons e-commerce…) ;

• Réinventer nos parkings. « La priorité est désormais mise sur la mutualisation. Les collectivités locales des zones périurbaines l’ont bien compris en organisant des aires de covoiturage sur les parkings. Les parkings urbains vont se muer en « hubs de mobilité », ouverts sur le quartier, offrant une pluralité de modes et favorisant le partage entre ces utilisateurs. » ;

Penser le véhicule électrique comme un équipement du bâtiment, en utilisant par exemple, les batteries de voiture en tant que source d’énergie pour leur propre fonctionnement.

•  Changer d’échelle. « Le bâti n’est pas durable, mais c’est le mode de vie qu’il engendre qui l’est. Dès lors, prendre de la hauteur signifie s’intéresser au territoire vécu et questionner les déplacements réalisés autour du logement. »

• Faire de la marche, le moyen de locomotion privilégié. « Cette réflexion devra être conduite en partant de l’analyse fine des usages du quotidien et couvrant l’ensemble de leur spectre temporel et spatial si l’on souhaite s’attaquer efficacement au recours à un deuxième véhicule par foyer. »

• Promouvoir un nouveau pacte public/privé en intégrant, entre autres, des notions comme la réversibilité des bâtiments (à prévoir dès la conception, sur le modèle des villages olympiques) ou favoriser la mixité fonctionnelle à l'image de l'îlot. 

• Trouver un nouvel équilibre métropoles/villes moyennes. « Nous avons hérité d’un équilibre focalisé sur le couple « bâtiment-mobilité » en ville dense, nous devons désormais inventer dans l’aire urbaine un nouvel équilibre entre des zones de densités différentes. »

La version finale de la note sera publiée à l’issue de la phase de consultation et présentée à l’occasion d’un cycle de trois colloques qui se tiendront durant la deuxième quinzaine de juin. Les acteurs intéressés sont cependant appelés à réagir d’ici le 7 mai 2021 sur cette première réflexion en écrivant à l’adresse mail suivante : planbatimentdurable@developpement-durable.gouv.fr. 

 

Marie Gérald 

Photo de Une : AdobeStock.

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