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La crise du logement neuf pourrait détruire 300 000 emplois, selon la FPI

Publié le 16 novembre 2023

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Les chiffres du secteur de la promotion immobilière chutent vertigineusement, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui tire la sonnette l'alarme pour la fin d'année 2023. Avec des statistiques au plus bas, les signaux d'une crise profonde se multiplient, mettant en péril les emplois et le savoir-faire.
La crise du logement neuf pourrait détruire 300 000 emplois, selon la FPI - Batiweb

« Tous les feux sont au rouge ». Voilà comment le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), Pascal Boulanger, a conclu son point presse trimestriel. « Les chiffres de l’immobilier neuf sont catastrophiques », a-t-il alerté ce jeudi, soulignant que « l’année 2023 devrait marquer une chute de 50 % environ des réservations et des mises en ventes de logements neufs ».

 

« Le pire trimestre de l’Observatoire » 

 

Au troisième trimestre 2023, les autorisations de logements baissent de près de 36 %, par rapport au même trimestre de l’année dernière. « C’est une chute redoutée et annoncée », déplore Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI.

Les mises en vente, elles, chutent de 48,6 % sur trois mois. « C’est le pire trimestre depuis la création de l’Observatoire en 2010 », commente-t-il. Côté particulier, c’est le même refrain : les réservations s’effondrent, avec une chute de plus de 45 %. Si la tendance se poursuit, moins de 90 000 logements seront réservés en 2023. « C’est plus ou moins la moitié d’une année satisfaisante », qui tourne autour des 160 000 réservations, ajoute-t-il.

Sur les neuf derniers mois, les mises en vente baissent de 30 %, et « le nombre de lancement commerciaux ne représente plus que la moitié du volume mis en vente de l’année 2018 », indique le délégué général.

Par ailleurs, les initiatives de rachat d’opérations, encouragées par le gouvernement via la Caisse des dépôts et Action Logement, ne parviennent pas à contrebalancer la chute des achats privés. De plus, ces mesures placent les promoteurs dans une situation délicate, selon Pascal Boulanger, « ces ventes groupées, nous les faisons à marge zéro, voire, pour la plupart d'entre elles, à marges négatives », explique-t-il.

 

Une perte de savoir-faire

 

En plus de cette conjoncture économique plus que défavorable, certains promoteurs commencent à réduire leurs effectifs. « Nous perdons des collaborateurs et nous perdons du savoir-faire. Je vois beaucoup de chargés d'opérations, de monteurs d'opérations changer de métier », s’inquiète Pascal Boulanger, qui averti également quant à l'émergence de débuts de Plans de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), et souligne que les départs à la retraite ne sont aujourd’hui plus remplacés par de nouveaux salariés.

Bien qu'il n'ait pas spécifié les promoteurs impliqués ni fournis de chiffres exacts sur les suppressions d'emplois, M. Boulanger a rappelé que, selon les estimations des organisations patronales, « jusqu'à 300 000 emplois pourraient être menacés d'ici 2025 », la moitié étant dans le domaine du bâtiment, et l'autre moitié dans des métiers connexes tels que les promoteurs, les architectes et les assureurs.

« 1 recrutement sur 2 échoue, faute de logements. Des étudiants ont même renoncé à leurs études », regrette le président de la FPI, qui alerte une nouvelle fois les pouvoirs publics : « il faut un électrochoc, il faut qu’il se passe quelque chose sinon le drame continuera et ce sont les Français qui le répercuteront », conclut-il.

 

Marie Gérald 

Photo de une : Adobe Stock 

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