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Projets urbains au-dessus du périphérique : la mairie de Paris se pourvoit en cassation

Publié le 08 décembre 2022

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La mairie de Paris a décidé de se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’État. Une décision prise à la suite du refus par la justice d’octroyer un permis de construire pour deux projets immobiliers au-dessus du périphérique, dans le XVIIème arrondissement de Paris. Ces projets avaient été annulés, car jugés illégaux en raison du risque pour la salubrité publique, lié à la pollution atmosphérique.
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La mairie de Paris joue sa dernière carte. Deux mois après l’annulation par la cour administrative d’appel de Paris des permis de construire des projets « La Ville multi-strates » et « Mille arbres », délivrés par la mairie de la capitale, cette dernière a décidé de se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’État.

Dans le cadre du concours « Réinventer Paris », organisé par la Ville de Paris, deux projets avaient été retenus et des immeubles de bureaux, de commerces et d'habitation devaient voir le jour sur des dalles surplombant le boulevard périphérique dans le XVIIème arrondissement, à proximité de la porte Maillot.

Deux projets morts dans l’œuf

 

C’était sans compter sur la levée de bouclier initiée par plusieurs associations de protection de l’environnement. À la suite de recours émanant de ces dernières, le tribunal administratif de Paris a pris la décision, le 2 juillet 2021, d’annuler les permis de construire de ces projets, les jugeant trop dangereux, compte tenu du risque pour la salubrité publique, lié à la pollution atmosphérique.

Suite à cette décision, la Ville de Paris et les deux constructeurs ont décidé de faire appel. Un appel aussitôt rejeté début octobre par la cour administrative d’appel, estimant que « le déplacement des polluants issus de la circulation automobile à l’entrée et à la sortie des tunnels créés par les projets entraînera, en particulier, une augmentation de la concentration de dioxyde d’azote aux alentours ».

Des explications qui ne passent pas pour la mairie de Paris. Elle explique à l’AFP, par le biais de l’entourage de l’adjoint à l’urbanisme Emmanuel Grégoire, que cette décision « ne prenait pas en compte les impacts positifs des politiques de réduction des pollutions à la source mises en œuvre par la Ville ».

L’entourage d’Emmanuel Grégoire énumère, comme mesures anti-pollution, « l’évolution du périphérique en boulevard urbain et végétal, l’interdiction des véhicules diesel à Paris et sur le territoire de la Métropole en 2024 via la Zone à faible émissions (ZFE), ou encore la réduction de la place de la voiture en ville ».

« Comment peut-on contester une décision de justice qui sauve des vies ? »

 

Deux projets qui divisent, même au sein du cercle rapproché de la maire PS de Paris. Certains élus écologistes, alliés à Anne Hidalgo, sont en désaccord avec elle sur ces projets urbains et le lui font savoir, en allant jusqu’à lui demander de renoncer à ce pourvoi.

« Comment peut-on contester une décision de justice qui sauve des vies ? », s'est notamment ému Émile Meunier, élu du parti EELV. Un non-sens que fustige également Christine Nédélec, présidente de France Nature Environnement (FNE) Paris : « La ville insiste pour mettre en danger la santé de nouvelles populations en construisant des sites pollués », estime-t-elle.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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