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Activité du bâtiment : la Capeb revoit ses prévisions à la baisse

Publié le 18 octobre 2011

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La reprise de l’activité des artisans du bâtiment, pourtant bien amorcée au second trimestre avec une hausse de +2,5 %, s’est grippée durant la période estivale indique la la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) qui revoit ses prévisions à la baisse pour 2011.
Activité du bâtiment : la Capeb revoit ses prévisions à la baisse - Batiweb

Le ralentissement de la croissance, avec une moindre hausse de +1,5 % du volume d’activité au 3e trimestre 2011, a interpellé la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) qui revoit ses prévisions à la baisse pour 2011 : +2,2 % contre +2,9 % initialement envisagé. Si l’activité dans la construction neuve résiste et se maintient (+3 %), les travaux de rénovation, avec une croissance en volume de seulement +1 %, pâtissent fortement de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. La frilosité actuelle des banques à accorder des crédits inquiète fortement les petites entreprises qui voient leur trésorerie asséchée.  

« Alors que les indicateurs semblaient enfin annoncer un début de sortie de crise à la fin juin, une avalanche de facteurs de crispation s’est abattue sur l’économie mondiale cet été, remettant en cause la croissance escomptée pour 2011. Pour 2012, la seule certitude est que rien n’est certain. Tous les scénarios sont possibles : croissance molle ou nulle, voire un retour de la baisse d’activité » précise Patrick Liébus, président de la Capeb. La reprise de l’activité des artisans du bâtiment, pourtant bien amorcée au second trimestre avec une hausse de +2,5 %, s’est grippée durant la période estivale. L’activité a en effet progressé de seulement +1,5 %. Cet enlisement de la croissance contraint la Capeb à revoir sa prévision de croissance annuelle à la baisse : +2,2 % contre +2,9 % annoncé le trimestre précédent.

Les perspectives pour 2012 fortement impactées

La Capeb envisage au mieux une croissance de +1 % avec des évolutions erratiques d’un trimestre à l’autre. Elle avertit enfin qu’un nouveau repli de l’activité n’est pas à écarter mais estime qu’un pronostic plus précis est difficile à ce jour, en raison d’un voile d’incertitudes qui masque l’horizon. « Je ne suis pas météorologue mais je peux dire que l’été fût maussade et que les gelées hivernales seront précoces. La croissance a déjà pris un coup de froid et les commandes de travaux d’entretien-amélioration des logements sont en train de ralentir. Nos 380 000 entreprises artisanales qui sortent d’une période de crise craignent désormais une rechute et des saignées à répétition. Les annonces homéopathiques du gouvernement pour rassurer le secteur ne suffisent plus. J’ose espérer que l’adoption de la loi de finances sera aussi un soutien à la croissance » prévient Patrick Liébus.

Evolutiondu volume d’activité des entreprises artisanales au 2e trimestre 2011 : +1,5 %

La légère croissance de ce semestre est soutenue par le segment de la construction neuve avec une activité qui reste stable pour le 3e trimestre consécutif à +3 %. Néanmoins, les données sur les mois de juin, juillet, août font ressortir une baisse de 7,5 % des permis de construire de logements individuels purs. Le segment de l’entretien-amélioration, qui avait déjà connu une croissance moindre depuis le début de l’année, a été divisé par deux (+1%). Ce ralentissement de l’activité s’explique pour partie par la frilosité des ménages à engager des travaux de rénovation de leur logement face, notamment, à une fiscalité « verte » versatile et peu attractive.

Des écarts d’évolution entre les différents corps de métiers

Le président de la CAPEB, déplore « un tel contexte de crise financière conjugué à une crise économique incite les particuliers à la plus grande prudence. Ce comportement des ménages s’est traduit par une croissance en rénovation de 1 % au 3e trimestre contre 2 % au second. Si le cumul de l’Eco-PTZ et du crédit d’impôt est plutôt une bonne nouvelle, il est impératif d’augmenter à au moins 40 000 euros le plafond de ressources proposé aujourd’hui à 30 000, sauf à casser totalement la dynamique actuelle. D’autant que nous notons ce trimestre un ralentissement du marché de la rénovation énergétique »

D’un côté les couvreurs-plombiers-chauffagistes et menuisiers-serruriers voient leur rythme d’activité s’accélérer légèrement (respectivement +2,5 % et + 2 %). De l’autre, la croissance est toujours au rendez-vous pour les électriciens (+1,5 %) et les maçons (+1 %) mais elle est plus contenue qu’au trimestre précédent. Enfin, les spécialistes de l’aménagement-décoration-plâtrerie déplorent quant à eux une augmentation d’activité très limitée (+1 %).

Un assèchement des crédits et une trésorerie qui se dégrade à nouveau

Le retour de la crise financière impacte le secteur de la construction et les conditions de financement se durcissent une fois de plus. L’accès au crédit est pourtant indispensable à la vitalité des entreprises artisanales qui ont un besoin crucial de trésorerie pour financer leur activité et maintenir l’emploi salarié. 22 % des entreprises déclarent connaître une dégradation de la situation de leur trésorerie tandis que seulement 16 % font état d’une amélioration. Alors qu’au 2e trimestre le solde d’opinion redevenait positif pour la première fois depuis 2008, il rebascule dans le rouge ce trimestre. A cela s’ajoute des carnets de commande qui se remplissent plus difficilement qu’au trimestre précédent, ce qui ne laisse rien augurer de bon pour la fin d’année.

« Si les réseaux bancaires ont besoin de reconstituer leurs marges sur le crédit, il est inadmissible qu’ils en augmentent considérablement les coûts ou coupent le cas échéant les vivres aux petites entreprises, qui elles sont ancrées dans l’économie réelle. Le financement de l’économie française passe par le soutien aux TPE et aux PME du bâtiment qui maintiennent en France des emplois non délocalisables. J’aimerais que le gouvernement accorde autant d’importance aux inquiétudes de Dupond & Co qu’à la parole de Standard and Poor’s » explique Patrick Liébus.

B.P

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