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Le marché solaire thermique évolue en faveur du collectif

Publié le 24 octobre 2012

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Le Comité stratégique EnR solaire et biomasse d’Uniclima annonce que le secteur collectif du marché solaire thermique arrive désormais au niveau de celui de l’individuel. Cependant, le syndicat s'inquiète de l'application de la RT 2012 en l'état qui pourrait casser cette dynamique.
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Les chiffres ont parlé pour le marché du solaire thermique. Uniclima constate une baisse de 14% par rapport à 2011 pour les Chauffe eau Solaire Individuel (CSI). Côté Système solaire combiné (SSC), le marché poursuit sa chute, avec une baisse de 21% par rapport à 2011. Quant à l’eau chaude solaire collective, elle affiche une hausse de 20% par rapport à 2011. L’eau chaude solaire collective dépasse même systématiquement l’eau chaude solaire individuelle (produite par les CESI) en surfaces mensuelles. Un secteur porté par le bâtiment neuf de type BBC, car le solaire thermique répond aux critères d’économie d’énergie et d’ENR dans les logements et les bâtiments tertiaires qui consomment de l’eau chaude. Cependant, cette embellie pourrait être de courte durée si l'on en croit, Yves Carl, président du comité stratégique énergies renouvelables solaire et biomasse d’Uniclima.

La RT 2012 pourrait casser la dynamique

En cause, la dérogation dont jouiront pendant deux ans les promoteurs de logements collectifs à compter de 2013. En effet, l’État a accordé un délai de deux ans pour l’application stricte des 50 kWh/m² par an au résidentiel collectif demandés par la RT 2012. « Pendant ces deux années, le recours au solaire ne sera donc pas nécessaire pour répondre aux exigences réglementaires dans le collectif » regrette Yves Carl. Le seuil de consommation peut donc être atteint avec des équipements traditionnels (chaudières associées à des énergies renouvelables). « Uniclima va cependant faire ses meilleurs efforts pour inciter les maîtres d’ouvrages collectifs à néanmoins utiliser le solaire thermique. En effet, les industriels ont optimisé les solutions dans le neuf, pour atteindre un coût objectif de1000 € par logement » annonce Yves Carl.

L’enjeu réside dans l’existant

D’ici la fin de l’année 2012, du fait du contexte économique actuel et suite au recul des mises en chantier par rapport à 2011, Uniclima dit s’attendre au mieux à une stagnation du marché, la baisse du secteur individuel étant compensée par la hausse du secteur collectif. Sans relais de croissance, des difficultés sont attendues pour 2013, où le secteur collectif pourrait ne plus être porté par le neuf. Mais aujourd’hui, l’enjeu réside dans l’existant. En effet, suite à la conférence environnementale qui s’est tenue en septembre dernier, la feuille de route pour la transition écologique inclut un plan de rénovation thermique. Ce chantier devrait, dès 2013, avoir pour objectif la rénovation de 500 à 600 000 logements par an. « Le gouvernement ne donne cependant encore aucune visibilité sur les moyens de financement de ce plan ambitieux ni sur la part qui pourrait être réservée au solaire thermique dans ce projet » indique Uniclima.

Le soutien des aides publiques

Le solaire thermique bénéficie d’une continuité dans le soutien par des aides publiques, que ce soit dans le secteur individuel ou collectif. En logement individuel, le crédit d’impôt atteint un taux de 32%, bonifié à 40% en cas de bouquet de travaux. Compte tenu de la stagnation du marché, Uniclima souhaite que ce soutien soit maintenu tel quel pour 2013. En ce qui concerne l’Eco PTZ, il est important de préciser qu’il prend en compte le CESI et le SSC, mais que dans ce dernier cas, le SSC représente une seule catégorie de travaux, alors qu’il répond aux besoins en chauffage et ECS. « En bonne logique, les systèmes solaires combinés devraient constituer à eux seuls un bouquet de travaux » précise Yves Carl. Dans le secteur collectif, le Fonds chaleur de l’ADEME, en place depuis 2009, reste d’actualité Dans les secteurs individuel et collectif, le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) permet de valoriser les installations de CESI, de SSC ou d’eau chaude solaire collective dans les bâtiments existants.

Bruno Poulard

Evolutions technologiques

Le stockage intégré avec chaudière : la colonne solaire

La colonne solaire est une chaudière qui intègre un ballon ECS de manière compacte (sous forme de colonne), le ballon étant couplé à des capteurs solaires. Ces équipements sont particulièrement adaptés aux logements neufs car ils combinent performance, production d’ENR et compacité.

L’optimisation des systèmes : schéma CESCI

Le schéma dit CESCI (pour chauffe-eau solaire collectif individualisé) est un schéma adapté pour le résidentiel collectif qui associe un champ de capteurs collectif et des appoints individuels. Il permet la répartition des charges de l’appoint. Il a fait l’objet d’un titre V pour la RT2005, paru le 13 décembre 2011. Le titre V valorise la configuration parapluie, qui impose que tous les organes d’équilibrage soient disposés en toiture. Un guide a été élaboré pour faciliter l’utilisation du titre V. Il est téléchargeable sur le site Enerplan. Dans la RT2012, un titre V n’est plus nécessaire, le schéma CESCI étant pris en compte dans la méthode.

Couplage d’énergies

Dans les bâtiments neufs où l’on cherche la plus faible consommation d’énergie, de plus en plus de systèmes sont des hybrides associant différentes ENR. On couple ainsi le solaire à la chaudière biomasse, mais aussi le CESI avec une pompe à chaleur (PAC). Il sera certainement nécessaire d’élaborer des titres V pour prendre en compte ces systèmes dans la RT2012. Par ailleurs, des programmes de certification sont à l’étude pour valoriser les performances de ces systèmes
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