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Le parcours du combattant 'made in Ile-de-France'

Publié le 05 avril 2005

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Pénurie de terrains, coûts élevés, demande soutenue, offre en baisse: les ménages franciliens font face à un véritable parcours d'obstacles pour se loger, selon un rapport du Conseil économique et social régional (CESR).
Alors que le Schéma directeur de la région Ile-de-France prévoyait, sur la période 1994-2003, la construction de 53.000 logements par an, "seulement 400.000" ont été construits.
"On en déduit toujours qu'il faut construire. Or le problème, c'est aussi que la demande n'est pas solvable, du fait d'une insuffisance des revenus et du chômage. Les ménages sans patrimoine sont dans l'impossibilité d'acheter", a souligné Bernard Laurent, rapporteur, lors d'un point de presse.

Le déficit de "15.000 logements" par an s'est conjugué à une forte croissance démographique et au bouleversement du marché du travail et des familles (un divorce pour deux mariages).

Dans le secteur privé, au plein emploi des années soixante a succédé un chômage autour des 10%. Dans le même temps, la composition des ménages s'est modifiée en profondeur et on compte un parent seul pour quatre couples.

La part croissante de l'immigration dans la population francilienne (1,6 million de personnes sur 11 millions d'habitants), la hausse du nombre d'étudiants et la progression de 16% en dix ans de la vie "en solitaire" sont d'autres données contribuant à gripper le secteur du logement dans la première région de France. Résultat, les ménages ont de plus en plus de mal à passer d'un maillon à l'autre sur la chaîne du logement et changer de logement en suivant l'évolution de la famille est désormais un parcours d'obstacles.

Les familles ne pouvant se loger convenablement dans Paris s'installent dans la grande couronne, dans les villes nouvelles ou même dans des villes de province bien reliées à la capitale.

Parmi les pistes envisagées pour enrayer la crise, le CESR propose, pour le logement privé (75% du secteur), de "diminuer la pression fiscale paralysante" en abaissant les droits de mutation sur les transactions immobilières, de rétablir la déductibilité des intérêts pour l'acquisition de l'habitation principale et de diminuer les droits de succession.

Pour le logement social, il suggère de poursuivre l'aide de la Région et d'améliorer la mobilité dans le parc HLM par des mesures incitatives. Enfin, le CESR réitère sa demande d'un "établissement public foncier régional", sur lequel le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a donné son accord de principe, ce qui pourrait permettre d'accroître la faible part de territoire urbanisé en Ile-de-France (9%).

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