Je vous jure que ce n'est pas une blague mais un droit de réponse !
Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup, je pense à Marie Curie, femme de science et de courage, humaniste et tenace, cette chercheuse a ouvert, par sa découverte du radium, la voie de la physique nucléaire et de la thérapie du cancer. Des travaux qui lui coûtèrent la vie. Face à la réponse qui suit, j'ai envie de répondre que le nucléaire non plus n'est pas dangereux, sauf à Tchernobyl, Hirochima, Nagasaki, quelques atolls etc… !
Nous sommes déçus par le contenu de cet article qui continue de véhiculer des faussetés et qui, trop souvent, ne présente qu'un seul aspect du dossier de l'amiante : celui des bannisseurs de tous les types d'amiante sans distinction.
D'abord, seul le type chrysotile, une fibre naturelle peu biopersistante est extrait du sous-sol canadien. Ensaché dans des sacs étanches de polyéthylène ou de papier, pallettisé, enrobé de plastique, le chrysotile est expédié aux 4 coins du globe dans des conteneurs.
90 % des fibres sont utilisées dans la fabrication de fibrociment (plaques, tuyaux, bardeaux, etc…). Le procédé de fabrication par voie humide ne laisse pas échapper de poussières. Seule l'introduction des fibres dans le mélange ciment-chrysotile requiert une aspiration et des manches filtrants en amont du procédé. Plus de soixante pays dont certains en développement utilisent un tel procédé éprouvé depuis près d'un siècle.
"L'inquiétude" des individus ou groupes anti-amiante est basée sur des impressions ou des statistiques de décès peu crédibles dans le contexte moderne de fabrication et d'utilisation de produits non friables à base de chrysotile. Les flocages et calorifugeages d'amiante friable ne sont plus utilisés depuis trois décennies.
Plusieurs publications non scientifiques sur les soi-disant méfaits de l'amiante souffrent des mêmes défauts :
- Elles ne distinguent pas les effets sur la santé des travailleurs des amphiboles par rapport au chrysotile. Les scientifiques reconnaissent maintenant les différences importantes de l'impact de ces deux types de fibres, les amphiboles étant beaucoup plus nocives à la santé parce que plus biopersistantes dans le système respiratoire que le chrysotile.
- Elles ne quantifient à peu près jamais l'effet co-cancérogène et multiplicateur du tabagisme chez les fumeurs exposés aux poussières..
On sait aujourd'hui que les travailleurs ayant développé des cancers pulmonaires étaient des fumeurs dans plus de 75 % des cas sans parler des fumeurs secondaires qui inhalaient la fumée de leurs conjoints et collègues fumeurs en plus d'inhaler de fortes concentrations de poussières minérales.
3) Elles omettent de mentionner que les problèmes pulmonaires décelés aujourd'hui chez certains travailleurs résultent d'une exposition excessive à des poussières de microfibres il y a de cela 25 à 40 ans. En corollaire, les mesures préventives instaurées il y a de cela 20 à 30 ans pour minimiser l'exposition des travailleurs aux poussières fibreuses ne porteront (pleinement) leurs fruits que dans 10 à 20 ans alors que les nouveaux travailleurs ayant débuté leur carrière dans des conditions sanitaires plus acceptables constitueront la majorité des cohortes sous observation.
- Elles confondent danger et risque. Par exemple l'usage de l'électricité peut être dangereux mais le risque d'électrocution est faible si on respecte les règles de base de sécurité. Il en est de même des fibrociments dans lesquels les fibres encapsulées ne causent pas de risques mesurables à la santé des travailleurs.
- Elles ne relativisent pas les risques. Par exemple, il meurt à chaque année plus de huit millions d'humains à cause d'un manque d'accès à de l'eau en quantité et de qualité adéquate. (Réf. "EAU" de Michel Camdessus, Bertrand Badré, Ivan Chéret, Pierre-Frédéric Ténière-Buchot publié chez Robert Laffont en 2004). Les conduites d'eau en ciment-chrysotile sont généralement les moins dispendieuses et les plus accessibles aux pays en développement. Alors pourquoi priver ces pays de matériaux peu dispendieux et sécuritaires pour bâtir leurs infrastructures ?
- Elles font abstraction des risques sanitaires et environnementaux reliés aux substituts de l'amiante. Pourtant l'Allemagne est en voie de bannir certains usages des fibres céramique réfractaires, un subtitut de l'amiante, à cause des risques pour la santé des travailleurs.
Conclure à l'impossibilité de contrôler les risques d'utiliser les produits du chrysotile comme le chrysotile-ciment ou l'asphalte chrysotile est une aberration aussi grossière que d'affirmer qu'il soit impossible d'utiliser sécuritairement le béton classique de ciment. Rappelons seulement que le béton à base de ciment Portland contient de grandes quantités de silice cristalline, un cancérigène reconnu par le CIRC (Centre International de recherche sur le cancer).
Raymond Dubois - Thetford Mines
Leur donner une réponse : Mireille Plante [mireille.plante@proamiante.com]