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Les détecteurs de fumée gagnent du terrain

Publié le 09 février 2016

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Depuis le 1er janvier 2016, tous les logements d’habitation doivent être équipés d’un détecteur de fumée. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Et bien, selon le 4e baromètre Kidde-BVA mené du 15 au 16 janvier 2016, le taux d’équipement des Français a progressé de 4 points depuis septembre 2015 pour atteindre 85%. Malgré un bilan positif, Kidde appelle à une plus grande sensibilisation du public au risque incendie et à lever les obstacles à l’équipement.
Les détecteurs de fumée gagnent du terrain - Batiweb
Dans le cadre du 1e Rendez-vous de la protection incendie domestique, la société Kidde, spécialiste de la protection incendie, a réuni ce mardi 9 février, des experts de la protection et de la sécurité incendie et des représentants de l’habitat particulier.

L’événement a été l’occasion de révéler les chiffres du *4e baromètre Kidde-BVA mettant en lumière le taux d’équipement des Français en matière de détecteurs de fumée. Il faut dire qu’un bilan s’imposait puisque depuis le 1er janvier 2016, tous les logements d’habitation doivent en être équipés.

Si en 2012, seuls 27% des Français déclaraient être équipés en détecteur de fumée, le taux d’équipement s’élève désormais à 85%. Et parmi les Français les plus équipés, on retrouve les locataires (89 %), les personnes les plus âgées (50-64 ans et retraités : 89 %) et les salariés du secteur privé (88 %).


Malgré ce bilan positif, Kidde déclare s’inquiéter face à la quantité de personnes méconnaissant le risque incendie. En effet, le premier motif de non-équipement des personnes responsables de l’équipement de leur logement est la méconnaissance du risque (24%).

A qui la faute ?

Nathalie Figuière, juriste à l’Association nationale des copropriétés et des copropriétaires (ANCC) insiste sur la responsabilité du « syndic de copropriété d’informer les propriétaires de la réglementation en matière de détecteurs de fumée et du risque encouru en cas de non- équipement ».

Elle ajoute : « Toutefois, l’entrée en vigueur de la loi n’a pas requis de changement des règlements de copropriétés. Cette question pourrait être insérée dans les règlements à l’occasion de leur mise à jour et devrait être introduite lors d’une création de copropriété ».

Informer et sensibiliser davantage le public

Si 24% des sondés expliquent leur non-équipement par une méconnaissance des risques incendie, 21% des sondés responsabilisent les propriétaires, 20% évoquent l’absence de risque et 17% le caractère non-obligatoire de l’équipement en détecteur (17 %).

Pour Catherine Sztal-Kutas, Directrice de Calyxis, Pôle d’expertise du risque, ces données révèlent un manque criant d’information et de sensibilisation du public. « Depuis plus de 10 ans, nous clamons la nécessité de sensibiliser la population aux risques incendie avant d’imposer un équipement. La loi devait être assortie d’une argumentation sur les dangers réels et leurs risques associés mais cela n’a pas été fait » déplore-t-elle.

De son côté, le Commandant Didier Rémy, chef du service prévention du SDIS de Charente et animateur de la commission prévention au sein de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, insiste sur la nécessité, au-delà de la sensibilisation du public, de lui inculquer une véritable éducation du risque.

« Il faut éduquer dans les écoles et dans les lieux de travail aux actes réflexes en cas d’incendie. Cela permet d’anticiper les situations à risques et d’opter pour un comportement adapté, comme par exemple “là où il y a de la fumée, il ne faut pas y aller” » déclare-t-il.

Faire évoluer les mœurs

« Il apparaît que les propriétaires dotent leurs logements d’un détecteur pour une raison réglementaire plutôt que par souci de prévenir le danger. Pour preuve : ils équipent plus volontiers les logements qu’ils louent que leur propre logement et/ou leur résidence secondaire » explique Kidde dans un communiqué.

Pourtant, la société souligne l’importance de passer de l’obligation règlementaire à un changement de comportement vis-à-vis du risque incendie.

Selon les chiffres du ministère de l’écologie, un incendie domestique a lieu toutes les deux minutes en France. 800 personnes trouvent ainsi la mort chaque année, principalement à cause de la fumée (75%).

« Inculquer en France un changement de comportement vis-à-vis du risque incendie passera par une mobilisation des pouvoirs publics qui, seuls, ont la capacité à mettre en œuvre une campagne d’information nationale d’envergure » commente Kidde.

En outre, une campagne de sensibilisation permettrait de lever les freins à l’équipement et certaines barrières à leurs bonnes utilisations. Nombreux sont ceux qui ne savent pas où acheter un détecteur de fumée et où l’installer. D’autres pensent devoir faire appel à un installateur et doutent de la fiabilité des équipements.

« Informer et sensibiliser amènera peut-être les 56 % de personnes non-équipées qui prévoient de le faire à passer à l’action » estime Kidde.

Des équipements plus fiables

Parmi les sondés, seuls 18% évoquent avoir connu une fausse alarme. « Dans ce cas, le premier réflexe pour arrêter l’alarme est d’aérer la pièce », conseille Kidde. Pourtant, 40% des propriétaires tendent à retirer la pile et à ne pas réinstaller le détecteur (contre 32% chez l’ensemble des équipés).

Trois-quarts des Français réinstallent leur détecteur à la suite d’une fausse alarme, un taux plus marqué dans les familles nombreuses (83%), qui sont aussi celles qui connaissent le plus le cas de fausses alarmes (28%).

Le baromètre Kidde-BVA indique qu’en matière d’entretien du détecteur de fumée, le principal geste effectué est le contrôle via le bouton-test (utilisé par 54 % des sondés). La deuxième pratique d’entretien consiste à essuyer le détecteur sur l’extérieur avec un chiffon (33 % des équipés l’ont déjà fait).

Pour éviter les fausses alarmes, Kidde préconise de placer les détecteurs « loin des éléments de cuisson et des salles de bains par exemple, qui émettent des particules fines et de la vapeur d’eau ».

* Enquête réalisée par téléphone en janvier 2016 auprès d’un échantillon de 979 personnes

R.C

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