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Les monuments historiques vont-ils tomber dans la jachère du temps ?

Publié le 02 juin 2004

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Les entreprises spécialisées dans la restauration et la sauvegarde des monuments historiques partent en campagne. Les coupes drastiques des crédits risquent en effet de mettre en péril l’emploi des 9000 compagnons des entreprises spécialisées dans ce domaine.
Les monuments historiques vont-ils tomber dans la jachère du temps ? - Batiweb
Si la construction en pierre de taille est souvent la partie la plus visible de notre patrimoine monumental, il est des hommes et des métiers qui lui ont donné structure, toit et lumière. Les charpentiers ont créé son ossature, les couvreurs l'ont abrité, les maîtres verriers ont illuminé et coloré les espaces. Le décor intérieur, quant à lui, est dû à l'intelligence de la main des artistes sculpteurs, peintres fresquistes, doreurs, ferronniers stucateurs...

Or, dans l'incessante recherche des économies à laquelle se livre le gouvernement, le couperet vient tomber sur cette catégorie socioprofessionnelle . En effet, alors que le précédent ministre de la Culture avait annoncé en septembre dernier une hausse de 10% des crédits pour la restauration du patrimoine architectural, c'est en fait d'une diminution de 27% des crédits (soit plus de 60 millions d'euros) dont il est question aujourd'hui.

Douche froide donc pour les entreprises qui prévoient une interruption de leurs activités dès le début du troisième trimestre de cette année. Ce sont en effet plus de 45.000 monuments historiques qui chaque année constituent le marché d'entreprises dont la main d'œuvre est en règle générale hautement spécialisée. Celles-ci entretiennent des savoirs-faire irremplaçables et séculaires qui de surcroît, face à une période prolongée d'inactivité, risquent fort de disparaître. Au-delà des risques de dépôt des entreprises et de chômage des salariés, les entreprises de restauration du patrimoine jouent également un rôle indirect mais néanmoins évident dans l'économie du tourisme.

Le Groupement Français des Entreprises de Restauration du Patrimoine estime en effet que le rapport entre les recettes liées au patrimoine et les dépenses d'entretien et de conservation de celui-ci sont en effet de 6 à 8 pour les recettes contre 1 pour les dépenses. A ce compte, comme le souligne le groupement, la coupe des crédits envisagée représentera une perte de 360 à 380 millions d'euros pour l'économie du tourisme local.
Le groupement Français des Entreprises de Restauration de Monuments Historique et la FFB montent donc aujourd'hui au créneau pour que le gouvernement revienne sur sa décision et réinscrive au budget la loi de finance 2004 et les crédits qui s'y rattachent.

Pour en savoir plus sur le Groupement des Entreprises de Restauration des Monuments Historiques

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