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Marchés publics: il faut sauver le soldat Roussin

Publié le 20 mai 2005

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L'ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris Michel Roussin s'est défendu mercredi, au procès des marchés publics, des graves accusations portées contre lui, assurant que le soldat Roussin n'est pas mort bien qu'on essaie de le tuer depuis onze ans.
Depuis onze ans, je suis poursuivi chaque fois parce que je suis le directeur de cabinet du maire de Paris. C'est tout et à ce seul titre, a déclaré M. Roussin.

Pugnace à la barre de la 11e chambre correctionnelle de Paris, l'ancien ministre, 65 ans, réfute un à un les nombreux témoignages accusateurs recueillis lors de l'instruction dans cette vaste affaire de corruption politico-financière liée à l'attribution des marchés de lycées d'Ile-de-France au début des années 90.

Poursuivi pour complicité et recel de corruption, M. Roussin est soupçonné d'avoir été l'un des piliers de ce système de financement illicite qui imposait aux entreprises de rétrocéder 2% du montant des marchés aux partis politiques, dont 1,2 % au RPR à se partager avec le Parti républicain.

Citant un article titré il faut sauver le soldat Roussin publié à la suite des rétractations lundi d'un ancien trésorier du RPR qui l'avait mis en cause lors de l'instruction, l'ex-officier de gendarmerie lance : Ca fait onze ans qu'on essaye de le tuer. Il tient encore. Le soldat Roussin n'est pas mort.

Les premiers ennuis judiciaires de M. Roussin remontent à 1994 avec l'affaire des HLM de la Ville de Paris dans laquelle il a obtenu un non lieu en 1995. Mis en cause en 1998 dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, il a bénéficié d'un abandon des poursuites.

Jamais condamné, M. Roussin dont une grande partie de la carrière s'est effectuée dans l'ombre de Jacques Chirac, encourt dix ans d'emprisonnement dans l'affaire des marchés publics.

Je ne me suis jamais occupé des marchés de la région Ile-de-France. Je ne suis pas l'inventeur d'un système quelconque, assure-t-il. Il reconnaît une nouvelle fois qu'il était au courant des 2%, une histoire qui courait dans Paris, mais dit qu'il n'a jamais eu à en vérifier la réalité.

Mis gravement en cause par deux chefs d'entreprise du groupe Chagnaud qui ont relaté son rôle dans le fonctionnement des 2% et maintenu leurs accusations à la barre, notamment une rencontre dans son bureau de l'Hôtel de Ville où il avait sommé l'un d'entre eux de payer à la suite de l'attribution d'un marché, M. Roussin assure que cette scène n'a jamais eu lieu et qu'il n'avait jamais demandé de fonds à qui que ce soit.

Alors que l'autre chef d'entreprise a affirmé que M. Roussin avait accepté de déduire des 2% l'embauche qu'il lui avait demandée d'un conseiller municipal en situation précaire, M. Roussin assure qu'il n'y avait jamais eu de conditionnalité concernant cette embauche.

Après avoir nié tout rôle dans le financement du RPR en raison de ses fonctions de directeur de cabinet, il a tenté de justifier son intervention pour écarter en 1992 le collecteur de fonds Jean-Claude Méry dont il ne supportait plus l'activisme et qui se réclamait de son nom. J'ai le devoir d'être attentif à ce qui se passe autour du mouvement, d'informer le maire qui en est aussi le président, a-t-il avancé.

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