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Thermographie infra-rouge : n’oubliez pas la formation

Publié le 08 mars 2011

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Deux milles euros, seulement. Tel est aujourd’hui le premier prix d’une caméra infra-rouge. A ce tarif, les ventes explosent et la thermographie se démocratise. Mais attention, une formation sérieuse est indispensable, notamment pour ne pas risquer d’engager sa responsabilité.
Thermographie infra-rouge : n’oubliez pas la formation - Batiweb

L’utilisation des nouvelles caméras est désormais particulièrement facile. En revanche, l’interprétation des clichés ne s’improvise pas. Elle est même parfois contre-intuitive si l’on n’intègre pas les conditions exogènes impactant la prise de vue. Une expertise que les fabricants de caméras ainsi que l’AFTIB (Association Française pour la Thermographie Infrarouge dans le Bâtiment) proposent d’acquérir grâce à des formations courtes. Compter 1000 à 2000 euros pour deux jours de stage.

Apprendre à analyser les clichés

Principal objectif de ces cours : savoir réaliser des mesures fiables et surtout exploitables. « Avant toute chose, il faut comprendre ce que voit la caméra » rappelle Jacques Amsellem, Président de l’Aftib. Sa formation débute donc par un cours de physique : les lois du rayonnement électromagnétique et le corps noir. Pas de panique, on y parle simplement d’émission, de réflexion, et de transmission de la chaleur. Dans la pratique, ça se complique. « L’environnement immédiat influence considérablement les clichés : température extérieure, vent, pluie, ensoleillement, heure, angles des prises de vues, nature des matériaux…»précise Jacques Amsellem, A tel point qu’il faut aussi apprendre à rebrousser chemin quand les conditions ne sont pas réunies. Une bonne séance, ça se prépare.

La formation comprend donc un module méthodologique pour organiser au mieux les audits : ordre d’investigation, questions aux habitants, prise d’information sur le bâtiment, choix de l’horaire etc. D’autres cours concernent les pathologies des bâtiments, la prise en compte du confort des habitants, les logiciels de traitement des clichés, ainsi que les dimensions commerciales et juridiques. « Mais le cœur de l’apprentissage est l’analyse d’images en salle. Nous y consacrons beaucoup de temps avant d’aller sur le terrain avec les stagiaires. Cela permet de présenter tous les pièges que l’on rencontre habituellement en plusieurs mois de pratique » explique Jacques Amsellem.

S’assurer spécifiquement pour la thermographie

Bien qu’il n’y ait pas, à ce jour, d’obligation légale de suivre une formation, il est déjà impossible d’assurer sa responsabilité professionnelle sans attestation de stage. « Et même avec une formation, certains assureurs sont encore frileux » déplore Jacques Amsellem. Il faut dire que les risques peuvent être conséquents. Par exemple, la mauvaise interprétation d’une image peut conduire à des travaux inutiles ou même délétères.

Une anecdote ? « Un mauvais repérage thermographique de fluides dans une dalle béton fut à l’origine du percement d’un tuyau de chauffage. Bilan, plusieurs centaines de personnes privées de chauffage en plein hiver pendant plusieurs jours, dont certaines très âgées ont du être hospitalisées. Sans parler des coûts de la réparation qui a nécessité d’important moyens  » raconte Jacques Amsellem. Que croyez-vous qu’il arriva au responsable ?

L’Aftib prépare des modules « experts »

Dès le deuxième trimestre 2011, l’Aftib proposera une formation complémentaire « experts » sur deux jours avec :

- Un module "Infiltométrie" : aspects théorique et pratique du contrôle de l'étanchéité à l'air, en relation avec la performance énergétique des bâtiments existants d'une part, et la RT 2012 d'autre part. Des travaux pratiques sur blower door (porte soufflante) font partie intégrante de cette formation.

- Un module "Humidité et qualité de l’air intérieur" : principes d'aéraulique du bâtiment, analyse de l'ensemble des causes et des manifestations de l'humidité sur le bâti, indique les conséquences en terme de confort et de qualité de vie des occupants.

Olivier Barrellier

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