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Bjarke Ingels : l’architecte danois qui transforme les contraintes urbaines en jeux de construction

Publié le 01 octobre 2025
Mis à jour le 30 septembre 2025 à 12h35

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Bjarke Ingels, fondateur de BIG, réinvente l’architecture avec des projets durables, ludiques et iconiques, de CopenHill au siège de Google.
©Laurian Ghinitoiu
©Laurian Ghinitoiu

Yes is more.” – Ce mantra provocateur résume l’état d’esprit de Bjarke Ingels, star de l’architecture contemporaine. À seulement 50 ans, le fondateur de BIG (Bjarke Ingels Group) a redéfini la manière dont les villes peuvent fonctionner – et inspirer.

Une trajectoire fulgurante depuis Copenhague

Diplômé de la Royal Danish Academy of Fine Arts, Bjarke Ingels fait ses premières armes chez OMA, le laboratoire radical de Rem Koolhaas. Mais très vite, il prend son envol : il cofonde PLOT en 2001, puis crée BIG en 2005.

Son agence devient un hub international de créativité, basée à Copenhague, New York, Londres et Barcelone.

Ingels ne veut pas choisir entre utopie et réalisme. Il mélange les deux, et en fait une méthode. Résultat : une architecture innovante, écologique et surtout ludique, qui assume une forme d’optimisme urbain, à contre-courant des récits catastrophistes.

Une approche : le "pragmatisme utopique"

Bjarke Ingels a compris une chose : dans les grandes villes, chaque contrainte peut devenir une opportunité de création. Densité, changement climatique, pollution, besoins de mixité fonctionnelle… Il ne les subit pas, il les exploite.

Chez BIG, on ne dessine pas une tour “parce que c’est ce qu’on fait”. On commence par une question :

  • Et si une centrale énergétique devenait un parc de loisirs ?
  • Et si un immeuble de logements pouvait se parcourir à vélo, de haut en bas ?
  • Et si un siège social devenait une extension du paysage ?

L’idée n’est jamais gratuite : chaque projet répond à une logique de territoire, d’usages et de durabilité, souvent avec une pointe d’humour ou de provocation.

5 projets qui incarnent sa vision

8 House (2010, Copenhague)

  • Un immeuble en boucle (en forme de 8) où l’on peut circuler à pied ou à vélo depuis le rez-de-chaussée jusqu’au dernier étage. Mixité forte : logements, commerces, bureaux, jardin collectif.
  • Prix du meilleur immeuble résidentiel du monde (2011, World Architecture Festival).

CopenHill (2019, Copenhague)

  • Une centrale de valorisation énergétique avec… une piste de ski artificielle sur le toit.
  • Système de récupération de chaleur pour 150 000 foyers. Parcours d’escalade, restaurant panoramique, chemin de randonnée. Une fusion entre infrastructure, paysage et loisir.

The Twist (2019, Norvège)

  • Un musée torsadé en acier et bois qui fait office de pont sur la rivière Randselva.
  • Le bâtiment devient le lien entre deux rives, avec une galerie en spirale à 90°. Un chef-d'œuvre d’intégration paysagère.

Siège Google (projet en cours, Mountain View et Londres)

  • Un bâtiment “respirant” avec des toitures en écailles photovoltaïques, des espaces modulables, et un objectif de neutralité carbone.
  • Le bâtiment ne s’impose pas au site : il le prolonge. Google y voit une “usine à idées”.

The Dryline (New York)

  • Projet de digue urbaine anti-inondation de 16 km après l’ouragan Sandy.
  • Au lieu d’un simple mur de protection, Ingels propose une promenade urbaine, des zones végétalisées, des lieux publics.
  • Exemple de résilience urbaine intégrée.

Un architecte médiatique, presque pop

Ingels est aussi un communicateur redoutable. Ses présentations TED, ses interviews sur les grandes chaînes, sa série Netflix “Abstract” ont participé à sa notoriété. Il simplifie des idées complexes sans les dénaturer.

Il attire les talents comme les investisseurs, notamment parce qu’il propose des solutions joyeuses à des problèmes sérieux : crise climatique, densité urbaine, logement abordable.

Un engagement écologique sans moralisation

Chez BIG, l’écologie ne rime pas avec austérité.

  • Les bâtiments sont performants, mais aussi désirables.
  • Intégration du BIM, modélisation environnementale, préfabrication, matériaux locaux : la technique est toujours au service d’un récit accessible.
     

3 choses à retenir

  • Bjarke Ingels conçoit des bâtiments comme des systèmes vivants, à la fois beaux, utiles et écologiques.
  • Il refuse l’architecture élitiste : ses projets parlent au grand public, et souvent à l’enfant en nous.
  • Il propose un nouveau modèle urbain, joyeux, dense et adaptable aux défis du XXIe siècle.
     

Par Camille DECAMBU

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