Une porte sur la banquise
Publié le 28 août 2002, mis à jour le 30 avril 2025 à 19h05, par Batiweb Rédaction

Respecter les sites
Pris dans sa contradiction, l'architecte a ainsi développé son fantasme : celui d'élever ses constructions dans les plus beaux sites du monde. Un privilège doté toutefois d'une incontournable conséquence : détruire au plus vite l'œuvre afin de redonner au site son image d'origine. La forme géométrique favorite de Laurent Reynès est le portique. Une forme qu'il emprunte tour à tour à la Renaissance italienne, aux Incas ou même à d'autres influences. Une architecture qui, rappelle-t-il, " invoque les grands bâtisseurs du Roman ou du Gothique, dont le premier défi, en architecture, fut de passer au-dessus du vide". Pour l'artiste, "plus encore qu'un lieu de passage, les portiques emprisonnent le vide et servent de repère". Avant de détruire ses constructions, Laurent Reynès a donc pris l'habitude de les photographier. Une étape durant laquelle l'artiste joue avec les angles de prise de vues pour donner une autre échelle à l'œuvre. " Laurent Reynés précise ainsi que finalement " l'œuvre, c'est la photo : dans les expositions, c'est elle qu'on présente..." Le portique de glace que l'architecte édifiera sur la banquise en avril prochain sera ainsi équipé d'une balise satellite et d'un appareil photo programmé pour photographier l'œuvre une fois par semaine pendant six mois. L'éphémère construction sera ainsi suivie et photographiée jusqu'à sa disparition. Laurent Reynès rêve déjà aux étonnantes photos de la mort belle et lente de son portique de glace...










