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Éolien en mer : la production mondiale pourrait tripler d’ici 2030, malgré les obstacles

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Publié le 31 octobre 2025, mis à jour le 31 octobre 2025 à 15h25, par Batiweb Rédaction


L’éolien en mer pourrait presque tripler d’ici 2030, confirmant son rôle clé dans la transition énergétique et les opportunités qu’il offre au BTP.
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La capacité mondiale d’éolien en mer pourrait passer de 83 à 238 gigawatts d’ici 2030, selon Ember et la Global Offshore Wind Alliance. Malgré les obstacles politiques et économiques, la filière offshore reste l’un des piliers de la transition énergétique mondiale — et une source d’opportunités majeures pour les acteurs du BTP et de l’ingénierie.

Une croissance portée par la transition énergétique mondiale

Selon un rapport du centre de réflexion Ember, commandé par la Global Offshore Wind Alliance (GOWA), la capacité mondiale d’éolien en mer pourrait passer de 83 gigawatts (GW) en 2024 à 238 GW en 2030.

Malgré des revers aux États-Unis et un rythme plus lent que prévu dans certains pays asiatiques, l’éolien offshore conserve un potentiel considérable pour accompagner la transition énergétique mondiale.

L’étude, relayée par l’AFP, estime que cette puissance permettrait d’alimenter jusqu’à 73 millions de foyers. Une projection ambitieuse, mais crédible selon Amisha Patel, secrétaire générale de GOWA :
« Les fondamentaux de l’éolien en mer n’ont pas changé. Cette technologie, désormais éprouvée, est essentielle à la transition vers une énergie propre. »

Les chiffres clés de l’éolien en mer en 2030

  • 83 GW installés en 2024, contre 238 GW prévus en 2030
  • +186 % de croissance en six ans
  • 88 pays côtiers sans objectifs chiffrés à ce jour
  • Les États-Unis ne devraient produire que 5,8 GW d’ici 2029 (objectif initial : 30 GW)
  • Le Japon et la Corée du Sud n’atteindraient qu’un tiers de leurs cibles

Source : Ember / GOWA, rapport “Offshore Wind Targets Underpin Acceleration to 2030 and Beyond”, octobre 2025.

Des revers politiques et économiques, mais une dynamique solide

Depuis janvier, l’éolien offshore a subi un coup d’arrêt aux États-Unis avec le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, farouche opposant à cette technologie.
Plusieurs chantiers ont été suspendus et les perspectives d’investissement revues à la baisse.

Pour autant, l’Europe, la Chine et plusieurs pays d’Amérique latine continuent d’avancer à grands pas.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne dans son rapport Renewables 2025 que la croissance globale des énergies renouvelables ralentit, rendant difficile l’objectif fixé à la COP28 de Dubaï : tripler la capacité de production mondiale d’ici 2030.

Mais pour l’éolien en mer, le potentiel reste intact grâce à une technologie désormais mature, une meilleure rentabilité, et des projets de plus en plus intégrés dans les stratégies énergétiques nationales.

Un défi industriel majeur pour les acteurs du BTP

L’essor de l’éolien en mer ouvre des perspectives concrètes pour les entreprises du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’ingénierie maritime :

  • Construction des fondations offshore (structures gravitaires, monopieux, flotteurs)
  • Pose et maintenance des câbles sous-marins
  • Réalisation des stations électriques et postes de conversion en mer
  • Logistique portuaire et navires d’installation spécialisés
  • Intégration BIM et modélisation 3D pour les parcs offshore

En France, la filière reste en phase d’accélération, portée par des projets comme Saint-Nazaire, Fécamp, Dieppe-Le Tréport ou Yeu-Noirmoutier.
Selon le ministère de la Transition énergétique, la France vise 18 GW installés d’ici 2035, contre 2,5 GW actuellement.

Source : Ministère de la Transition énergétique – Objectifs nationaux 2035.

Des freins persistants à lever

Malgré la dynamique, plusieurs freins ralentissent la mise en œuvre :

  • Complexité administrative des appels d’offres et études environnementales
  • Allongement des délais de raccordement
  • Coûts élevés des infrastructures offshore
  • Tensions sur les chaînes d’approvisionnement (acier, câbles, turbines géantes)
  • Acceptabilité locale face aux impacts visuels et environnementaux

Le rapport Ember souligne également que 88 pays côtiers n’ont toujours pas défini de stratégie nationale, dont le Brésil, pourtant hôte de la COP30 et détenteur de 7 000 km de côtes exploitables.

Un signal fort pour la filière énergétique mondiale

Pour les acteurs de la transition énergétique, l’éolien en mer demeure l’un des leviers les plus prometteurs de la décennie :

  • production massive et continue,
  • réduction des émissions de CO₂,
  • relocalisation industrielle autour des ports,
  • montée en puissance de la maintenance et de la construction maritime.

Selon Ember, “les pays qui investiront massivement entre 2025 et 2030 capteront les retombées économiques les plus fortes à long terme.”
L’éolien offshore devient ainsi un pilier stratégique pour les gouvernements, mais aussi pour les professionnels du BTP, du génie civil et des infrastructures portuaires.

En résumé

  • L’éolien en mer pourrait tripler d’ici 2030, passant de 83 à 238 GW.
  • Les États-Unis et l’Asie accusent un retard, mais l’Europe et la Chine maintiennent la dynamique.
  • Les opportunités pour le secteur du bâtiment sont majeures : fondations, câbles, logistique, ingénierie.
  • Les défis restent nombreux : délais, financement, acceptabilité et approvisionnement.
  • Malgré tout, l’éolien offshore s’impose comme un pilier central de la transition énergétique mondiale.

Références officielles

  • Ember – Offshore Wind Targets Underpin Acceleration to 2030 and Beyond (octobre 2025)
  • AIE – Renewables 2025: Executive Summary
  • Global Offshore Wind Alliance – GOWA Statement on Offshore Wind Growth
  • Ministère de la Transition énergétique – Feuille de route de l’éolien en mer
  • AFP – dépêche « Marchés – Énergie – Électricité – Éolien », 30 octobre 2025

 

 

Par Camille Decambu

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