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La FNTP alerte sur «des attaques répétées contre les entreprises du secteur »

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Publié le 30 octobre 2025, mis à jour le 30 octobre 2025 à 16h25, par Nils Buchsbaum


La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a réagi aux récents incidents touchant des entreprises du secteur. L’organisation s’inquiète de la multiplication de ces « actes de malveillance » et appelle les pouvoirs publics à agir.
©Pexels
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Quelques jours après l’incendie d’une carrière survenu dans la Drôme, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a réagi dans un communiqué en dénonçant « avec la plus grande fermeté [les] attaques répétées contre les entreprises du secteur ». L’organisation professionnelle s’alarme d’une « multiplication d’actes de malveillance visant les sites de travaux publics ces derniers mois ».

Pour rappel, dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 octobre, deux incendies successifs ont été signalés près de Valence (Drôme).

Le premier, vers 3h30, a ravagé une carrière exploitée par le groupe de BTP Cheval à Saint-Marcel-lès-Valence. Le sinistre a détruit un bâtiment de transformation de matériaux ainsi que cinq engins de chantier« stationnés à plusieurs centaines de mètres les uns des autres », selon Jean-Pierre Cheval, président du groupe. « Les dégâts sont considérables », a-t-il indiqué, estimant le préjudice à plusieurs millions d’euros. L’entreprise, impliquée dans le projet controversé de l’échangeur autoroutier de l’A7, évoque un feu « probablement volontaire ».

Quelques minutes plus tard, un autre incendie s’est déclaré sur des câbles de signalisation et de communication de la Ligne Grande Vitesse Sud-Est, entraînant la perturbation de plus de 50 000 voyageurs etla suppression d’une centaine de trains le lundi. Si le trafic a repris normalement dès le mardi matin, les enquêteurs cherchent désormais à déterminer un éventuel lien entre les deux sinistres, survenus à quelques kilomètres d’écart.

Les circonstances du sinistre ne sont pas encore élucidées

 

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, avait évoqué lundi un incendie « probablement criminel ». La piste de l’ingérence étrangère a été dans un premier temps évoquée puis celle d’une action politique, le ministre affirmant qu’un acte de l’ultragauche était « l’une des pistes » avant de renvoyer vers les enquêteurs.

Mais à ce stade, l’enquête de la police se poursuit et n’a pas encore permis de déterminer les circonstances précises des incendies ni d’établir de lien formel entre les deux sinistres.

La Fédération nationale des travaux publics dit « attendre avec attention les conclusions des enquêtes en cours » et appelle « les pouvoirs publics à faire preuve de la plus grande fermeté à l’égard des auteurs de ces actes inacceptables ».

 

Des militants contre l'industrie du béton

 

Ces dernières années nombre de militants écologistes se sont mobilisés contre plusieurs entreprises du BTP, particulièrement contre la filière du béton.

En juin 2024, quelques centaines de militants écologistes ont forcé les grilles d'une gravière sur la commune du Vernet, non loin de Foix, en Ariège, et commis des dégradations sur des bâtiments et véhicules pour protester contre l'exploitation du site, selon eux dangereuse pour l'environnement. « Des terres nourricières, ni gravière, ni autoroute mortifère », pouvait-on lire sur une banderole brandie par des manifestants, vêtus de combinaisons blanches, le visage masqué.

Les gravières sont des carrières dans lesquelles les nappes phréatiques sont souvent mises à nu et où sont extraits les petits morceaux de roche utilisés dans les matériaux du secteur du BTP. Les participants à la mobilisation dénoncaient la bétonisation, l'artificialisation des sols au détriment des terres agricoles et s'opposait également à l'autoroute A69 Castres-Toulouse, en cours de construction dans le département du Tarn. « Pas de gravier, pas de centrale à bitume. Pas de bitume, pas d'enrobé (goudron). Pas d'enrobé, pas d'autoroute », affirmaient les militants présents au Vernet.

 

Lafarge mis en cause

 

Quelques mois plus tôt, le 10 décembre 2023, environ 80 activistes avaient fait irruption dans une centrale à béton appartenant à la société Lafarge à Val-de-Reuil (Seine-Maritime). Leur action, qualifiée de « désarmement », s’inscrivait dans une série de mobilisations coordonnées à travers la France contre l’industrie du béton.

Cette opération visait à dénoncer l’impact écologique de la production de ciment et le rôle de Lafarge dans le projet de contournement autoroutier de Rouen, infrastructure critiquée pour ses conséquences environnementales. Les militants espéraient neutraliser temporairement le fonctionnement de la centrale qui aurait pu fournir le béton de l’autoroute en projet.

La mobilisation faisait partie d’un mouvement de luttes organisé du 9 au 12 décembre 2023, rassemblant plus de 150 associations, syndicats et collectifs citoyens. Ces journées d’action, marquant l’anniversaire d’une intervention similaire menée contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air près de Marseille un an plus tôt, entendaient alerter sur « la criminalisation croissante de la contestation écologiste » et, selon l’appel à mobilisation, « rappeler les responsabilités du groupe Lafarge-Holcim dans les atteintes environnementales et sociales ». À travers ces initiatives, les participants affirmaient leur volonté de s’opposer à un modèle industriel jugé destructeur et de défendre une transition vers « des pratiques respectueuses du vivant ».

 

Par Nils Buchsbaum

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