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Les coûts des énergies renouvelables passés au crible

Publié le 26 janvier 2017

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Alors que la France est en pleine transition énergétique, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a récemment publié une étude analysant les « Coûts des énergies renouvelables » sur le territoire national en 2016. Bien que le rapport note une baisse des coûts de production d’électricité renouvelable, il rapporte également que des efforts doivent encore être fournis pour confirmer cette tendance.
Les coûts des énergies renouvelables passés au crible  - Batiweb
Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la France s’est fixée l’objectif d’utiliser 23% d’énergies renouvelables (EnR) dans sa consommation d’électricité brute à horizon 2020. Alors que les sources de production d’électricité renouvelable se développent progressivement dans ce but, l’Ademe a publié le 25 janvier dernier une étude portant sur les coûts des EnR en France.

L’occasion de constater que l’éolien terrestre, dont les coûts de production sont compris entre 57 et 91 €/MWh, est finalement le moyen de production d’électricité renouvelable « le plus compétitif avec les moyens conventionnels comme des centrales à Cycle Combiné Gaz (CCG) ». Les centrales photovoltaïques au sol ne sont pas en reste non plus, avec une fourchette de coûts de production comprise entre 74 et 135 €/MWh.

De manière générale, « les progrès technologiques et l’industrialisation des énergies renouvelables ont permis en France une baisse des coûts qui amènent les filières les plus matures à des niveaux compétitifs avec les technologies conventionnelles », constate l’Ademe. Néanmoins, elle précise qu’ « il existe encore des marges de progrès importantes pour la plupart des filières ».

Du retard pour certaines filières de production

Parmi ces « filières moins matures », comme les qualifie le rapport, se trouve notamment le solaire thermodynamique. Le constat de l’Ademe est simple et sans appel : « en France, il n’y a pas de centrales solaires thermodynamiques ». La faute à un ensoleillement direct insuffisant et l’absence d’objectif de développement fixé par la PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie).

« Néanmoins, la mise en service d’une nouvelle centrale à concentration (eLIo) est prévue fin 2017 pour une puissance totale installée de 9 MW », nuance l’Ademe. L’organisme estime par ailleurs que la filière devrait connaître un développement dynamique dans les années à venir, conduisant notamment à une baisse des coûts d’investissement de 20 à 45% d’ici 2025.

Autre filière en berne, l’hydrolien marin est très largement sous-exploité d’après l’Ademe, malgré d’importants gisements « dans des zones bien localisées principalement au Raz Blanchard en France, dans le Pentland Firth en Écosse, et dans la baie de Fundy au Canada. » Il n’en reste pas moins que la PPE a fixé un objectif de développement de la capacité installée à 100 MW « pour l’ensemble des énergies marines à l’horizon 2023 ». Les coûts de production sont cependant particulièrement importants, estimés entre 123 et 571 €/MWh.

Dans une moindre mesure, l’éolien en mer est également à la traîne, malgré une mise en opération des premiers parcs prévue pour 2020. La filière serait en pleine croissance selon l’Ademe, y compris en France, où la PPA a fixé un objectif de développement de 3 GW avant 2023. L’éolien en mer posé reste plus en avance que le flottant, conduisant à des coûts de production inégaux : entre 123 et 227 €/MWh pour le premier, et 165 et 364 €/MWh pour le second.

Pour l’Ademe, l’ensemble de ces filières moins matures devrait connaître un développement plus important dans les années à venir, avec des coûts d’investissement en baisse. Cependant, « face aux objectifs de déploiement ambitieux des EnR visant à freiner le réchauffement climatique, les soutiens publics restent nécessaires pour prolonger les baisses de coût, faciliter les investissements ou compenser les défaillances de marché », conclut l’Ademe.

F.C
Photo de Une : ©Fotolia

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