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Rénovation basse consommation (BBC) : le bilan du Label BBC-Effinergie dévoilé

Publié le 27 juillet 2021

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En avril dernier, l’association Effinergie a publié un compte-rendu concernant son label BBC-Effinergie Rénovation, lancé pour favoriser la rénovation basse consommation (BBC) des logements. L’observatoire BBC y dévoile entre autres les résultats du dispositif sur dix ans de projets de rénovation, et de nouvelles perspectives pour la certification. Décryptage.
Rénovation basse consommation (BBC) : le bilan du Label BBC-Effinergie dévoilé - Batiweb

En 2009, l’association Effinergie crée le label BBC-Effinergie Rénovation et l’Observatoire BBC, avec l’Ademe et la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP). Le but ? Encourager la rénovation énergétique, en fixant à 80 kWhep/m2/an l’objectif de consommation à atteindre, et en lançant un outil numérique afin d’accompagnement.

Afin d’en sonder les résultats, l’Observatoire BBC a étudié 302 opérations, regroupant 1 040 logements rénovés entre 2009 et 2020 en France. Au sein de cet échantillon, la plupart sont des maisons individuelles labelisées BBC-Effinergie Rénovation, Effinergie rénovation, ou des opérations lauréates d’appels à projets régionaux, soutenues par les partenaires de l’organisme. Ainsi, l’étude a pu déterminer l’efficacité des dispositifs Effinergie, les solutions techniques des rénovations basse consommation privilégiées, et la portée économique des projets.

76 % des projets rénovation basse consommation (BBC) concernent l’enveloppe

Parmi les projets entrepris, les travaux sur l’enveloppe sont majoritaires (76 %) face à la rénovation des équipements (24 %). Ces deux sections se recoupent lors de bouquets de travaux.

Le premier bouquet de travaux le plus fréquemment réalisé (50 % d’un échantillon de 100 projets), se compose d’interventions sur les murs extérieurs, la toiture, les planchesr bas, les baies, le chauffage, la ventilation et de l’ECS. En moyenne le coût d’une rénovation est de 366 € HT/m2, équivalent à un investissement moyen proche de 55 894 €. Toutefois, le montant varie selon la technologie, le type d’habitation et de nombreux autres critères.

Côté enveloppe, 92 % des bâtiments de 250 maisons individuelles ont rénové leurs murs extérieurs, principalement avec de la brique (43 %), de la pierre (28 %) ou des parpaings (22 %). Les principaux isolants utilisés pour ces façades sont à plus de 70 % de la laine minérale et du plastique alvéolaire. Les coûts de l’isolation varient en moyenne de 160€/m2 pour l’isolation par l’intérieur, à 80 €/m2 pour une isolation par l’intérieur.

Le montant moyen de rénovation des toitures, quant à lui, est de 79 €/m2 surface isolant, pour des travaux concernant essentiellement des rampants (57 %) et des combles perdus (34 %). 88 % des projets étudiés ont rénové́ thermiquement leurs toitures, notamment avec de la laine minérale (42 %) et des éco-matériaux (48 %).

77 % des planchers bas ont bénéficié d’une rénovation énergétique, majoritairement avec du plastique alvéolaire, notamment pour l’isolation sous chape des planchers bas sur terre plein. La laine minérale ou le plastique alvéolaire ont été employés en sous face de dalle pour les planchers donnant sur un sous-sol ou sur un vide-sanitaire. 79 % des fenêtres ont fait été remplacées, au profit du PVC (55 %) et du bois (26 %), pour un montant moyen de remplacement de 693 € HT/m2 de surface vitrée rénovée.

Bien que minoritaires face à la rénovation de l’enveloppe, les travaux ont toutefois permis d’équiper 74 % de maisons dépourvues de ventilation, pour un coût moyen de 2 685 € HT. Plus de 40 % des projets ont modifié leur énergie de chauffage lors des travaux de rénovation, dont 74 % des projets initialement chauffés au fioul qui ont soit opté pour une chaudière gaz à condensation (35 %), soit pour une solution thermodynamique (19 %) ou pour un poêle ou une chaudière à bois (17 %). L’installation photovoltaïque, quant à elle, n’a pas séduit 91 % des projets, contre 6 % ayant intégré la pose d’une installation, et 3 % qui en possédaient déjà une avant rénovation.

Des choix techniques variant selon l’origine du projet

L’étude de l’Observatoire BBC a également comparé le choix des technologies appliquées selon l’origine des projets, notamment ceux issus du label BBC-Effinergie Rénovation ou d’appels à projets régionaux.

Ainsi, 90 % des maisons étudiées ont rénové ou remplacé leur système de ventilation dans le cadre des travaux de rénovation BBC-Effinergie. Dans la partie baies, une répartition plus importante des menuiseries bois ou bois/aluminium est observée dans le cadre des projets lauréats de dispositifs régionaux, qui encouragent financièrement ces matériaux.

Pour le chauffage, l’énergie utilisée diffère également selon l’origine des projets. Les maisons lauréates d'appels à projets régionaux ont plutôt recours au gaz (52 %) ou au bois (23 %). Les projets certifiés, eux, recourent davantage au gaz (61 %) et à l'électricité́ (22 %). 

L’utilisation d’éco-matériaux pour la toiture est de 52 % du côté des lauréats d’appels à projets régionaux, contre 24 % chez les projets certifiés. En ce qui concerne les murs extérieurs, les éco-matériaux sont appréciés par 26 % des maisons lauréates d’appel à projets régionaux, contre seulement 4 % des maisons labélisées. Un écart sûrement causé par des politiques financières régionales encourageant plus les éco-matériaux.

Des performances au-dessus des normes fixées

Premier résultat constaté sur les habitats rénovés : après travaux, la concentration de émissions de gaz à effet de serre (GES) se situe en moyenne à 11,8 kgéqCO2/m2/an, soit une réduction par 12. Dans le détail, 90 % des émissions de GES après travaux oscillent entre 2,4 kgéqCO2/m2/an et 20,5 kgéqCO2/m2/an.

Les déperditions moyennes du bâtiment (Ubat) sont également de bons indicateurs, celles des bâtiments BBC-Effinergie étudiés avoisinant les 0,35 W/(m2.K). Des chiffres supérieurs de 22 % aux moyennes générales (0,45 W/(m2.K). Des travaux d’enveloppe entraînent la réduction par 4 des pertes thermiques, principalement liés à des opérations sur les murs extérieurs (25 %), les baies (24 %), et les ponts thermiques (20 %). C’est le cas également de l’étanchéité de l’air, empêchant les entrées d’air parasites, avec une moyenne de 90 % des logements qui ont une perméabilité à l’air mesurée comprise entre 0,29 et 1,25 m3/ (h.m2) sous 4 Pa.

La résistance thermique est accentuée également sur certains points de rénovations basse consommation, après travaux. Par exemple, elle est multipliée en moyenne par 6 sur 254 rénovations de murs extérieurs, par 9 sur 251 projets de toitures, ou bien de 2,27 sur 236 projets de menuiseries.

Face à ce bilan, l’association Effinergie souhaite renforcer les exigences du label BBC fixées en 2009, avec l’accent mis sur l’évolution du moteur de calcul réglementaire dans la rénovation. 


Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock

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