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Rénovation : quelle place pour l’ascenseur ?

Publié le 16 juin 2023

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Bien qu'il occupe une petite part dans les consommations énergétiques, l'ascenseur semble être un bon allié dans le cadre d'une rénovation globale. Explications avec Pierre Ruffin-Demestre, directeur Modernisation chez Schindler France.
Rénovation : quelle place pour l’ascenseur ? - Batiweb

Face à la forte vétusté du parc d’ascenseurs, la modernisation des installations est un enjeu important pour Schindler, ne serait ce que pour diminuer les consommations énergétiques d’un bâtiment.

Diminuer les dépenses énergétiques

 

Mais pour le fournisseur suisse d’ascenseurs, escaliers mécaniques, trottoirs roulants et services, l’innovation dans le domaine des mobilités verticales doit contribuer à la rénovation énergétique. Certes, dans de tels travaux, l’ascenseur « a une petite part - entre 3 et 5 % de la consommation globale du bâtiment. Il n'arrive pas en première position des enjeux », reconnaît Pierre Ruffin-Demestre, directeur Modernisation chez Schindler France. 

Pourtant, face aux obligations du décret tertiaire, les immeubles de bureaux sont amenés à explorer tous les postes de réduction de dépenses énergétiques. Et « l’ascenseur rentre complètement dans ces demandes », défend l’intéressé, car les innovations dans ce domaine peuvent impacter.

« Avant, il y avait toujours une ventilation haute de gaine, avec un espace ouvert, et donc un flux d’air froid, quand on entre dans le bâtiment, et qui était non traité. On a fait évoluer les choses avec des ascenseurs qui n’en ont plus besoin puisqu’ils dégagent aussi moins de chaleur », cite-t-il en exemple. 

C’est aussi dans cette démarche que l’ascenseur Schindler 3000+ a été commercialisé, il y a environ deux ans. Le modèle prolonge les précédents - dont le 3300 sorti en 2006 - et présente de fortes économies d’énergie. « Entre une version d’il y a 10 ans et celle d’aujourd’hui, on va avoir des consommations énergétiques réduites. Aujourd’hui on est autour des 500 KwH pour une consommation annuelle, sur des générations juste avant, on était plus autour des 800 », nous rapporte Pierre Ruffin-Demestre.

Libérer plus d’espace 

 

Autre poste d’économie dégagé par l’ascenseur dans le cadre d’une rénovation : la place. 

« Si on prend l’ancien appareil des années 1970, il y a un gros local machine, avec une partie entrainement assez conséquente, et une partie électronique qui occupe une grosse armoire. Donc on vient compacter tous ces éléments-là, et très régulièrement, on arrive à récupérer l’ancien local, par la réduction de l’espace. Entre l’ancienne taille et la nouvelle taille de matériel, on arrive souvent à diviser par trois la taille globale », nous révèle notamment Pierre Ruffin-Demestre. 

Des gains d’espace qui peuvent être reconvertis en cave supplémentaire dans une copropriété, ou bien, dans le cas d’une surélévation de desserte, en toit-terrasse. « Le fait de ne pas construire de nouveaux bâtiments, mais de rendre les bâtiments existants plus vertueux correspond plus à l’usage de ce qu’on peut avoir aujourd’hui », souligne le directeur Modernisation de Schindler France.

S’adapter à la structure du bâti

 

Au-delà du gain d’espace, l’innovation dans le secteur des ascenseurs tend à s’adapter à la structure du bâti. Un point non-négligeable quand il s’agit de rénovation, et pour lequel le modèle Schindler 3000+ a également été conçu. Car une autre des spécificités du modèle, c’est son mode production sur-mesure et industriel. « On est capable de faire des largeurs, des profondeurs, des hauteurs sous-dalle réduites, des choses compacts », nous décrit notamment Pierre Ruffin-Demestre. 

À l’échelle d’une rénovation, cette solution « clé en main » éviterait des démolitions et gravats lors de travaux d’adaptation de maçonnerie, de serrurerie, de menuiserie, d’arrivée électrique. D’autant que le poids des cabines peut varier, de 225 kg pour les immeubles hausmanniens jusqu’à 1300 kg pour les grandes cabines. 

En étant customisable, le Schindler 3000+ présente une réponse à l’accessibilité du bâtiment, en jouant par exemple sur les tailles de porte, ou bien la largeur de la cabine, afin de l’adapter aux fauteuils roulants. Une caractéristique importante, alors que les mobilités verticales sont fortement impliquées dans l’adaptation des bâtiments à la perte d’autonomie et au vieillissement de la population.

Inscrire l’ascenseur dans une logique de diagnostic technique global


D’autant que les gouvernement encourage financièrement ces travaux d’accessibilité. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui se mettent en place », commente Pierre Ruffin-Demestre. 

Cependant, « l’ascenseur reste un petit peu à côté pour le moment. Je pense qu’il y a un vrai travail à mener globalement avec des élus, la Fédération des Ascenseurs, et le milieu du bâtiment, visant à mieux intégrer l’ascenseur en amont dans la partie diagnostic technique global. C’est vrai que l’ascenseur est mentionné dedans, mais il s’agit de prévoir les plans de travaux, pour se dire où en est l'ascenseur, son bilan de santé, et proposer une solution qui est adéquate », conclut-il. 

 

Propos recueillis par Virginie Kroun 
Photo de une : Adobe Stock

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