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Bâtiment Santé Plus publie un rapport sur les enjeux sanitaires du secteur

Publié le 03 juin 2021

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En vue des Défis Bâtiment Santé, prévus le 6 juillet prochain, l’association Bâtiment Santé Plus publie une étude sur les enjeux de la santé dans le bâtiment. Si la prise en considération de ces questions connaît une nette progression parmi les professionnels, des points d’amélioration sont encore nécessaires d’après l’enquête, en particulier sur l’utilisation des matériaux.
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Menée en partenariat avec le Conseil National de l’Ordre des Architectes, avec le soutien de l’Ademe et du service architecture du ministère de la Culture, l'étude commandée à l’École Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information (ENSAI) Junior Consultant a interrogé 320 acteurs du bâtiment. 

Parmi les répondants, le questionnaire compte 30 % d’architectes, 25 % de bureaux d’études, et environ 10 % de maîtres d’ouvrage. Une bonne représentation qui a permis au Diagnostic Bâtiment Santé de dégager les failles et améliorations de la prise en compte de la santé dans le secteur du bâtiment, tout en fixant les grandes priorités actuelles.

La santé, un critère intrinsèque à la conception d'un bâtiment

 

L’étude de Bâtiment Santé Plus indique que la santé est un souci pour les projets de construction pour 55 % de toutes les catégories des protagonistes du secteur, excepté pour les maîtres d’ouvrage, les investisseurs ainsi que les foncières. 

La santé des usagers reste encore un sujet sur lequel il faut conquérir les professionnels, bien que cet enjeu préoccupait déjà avant l’année 2000 25 % d’entre eux et 41 % dès 2015. Selon Bâtiment Santé Plus, avec des efforts, « demain, la santé ne sera plus un élément de programme, mais une composante intrinsèque de la construction et de la rénovation ».

Les participants de l’enquête ont déterminé également les critères sanitaires importants dans un projet de construction. La qualité de l’air intérieur prédomine (86,3 %) tandis que l'orientation, l’ensoleillement ainsi que la lumière (65,6 %) se disputent la deuxième place du classement des priorités avec le confort thermique (65 %). Enfin, l’acoustique est un aspect important pour 39,4 % des participants. 

Malgré ces avis communs, les architectes se démarquent dans leurs estimations. Ils sont 82,5 % à juger l'orientation, l’ensoleillement, la lumière primordiaux pour la santé des usagers. Viennent ensuite l’accès à un espace extérieur et à la nature, en quatrième position avant l’acoustique. Ces retours montrent qu’au-delà de la qualité de l’air, il faut faire appel à tous les sens de l’usager pour améliorer son bien-être dans un espace.

L'influence positive et inattendue de la crise

 

Face la pandémie actuelle, 40 % des acteurs du bâtiment se disent impliqués dans les problématiques sanitaires, dont 67,7 % des maîtres d’ouvrage, investisseurs, et foncières.


De solutions ont été avancées par les participants afin de s’adapter à la situation sanitaire. Certains privilégient la qualité de l’air, notamment avec son renouvellement par l’aération (par toit ouvrant principalement) et la ventilation (mécanique ou filtration d’air). Les répondants ont retenu en dernier l’épuration et le recyclage de l’air dans le classement des meilleurs moyens. 


L’accent a été également mis sur l’adaptation aux nouveaux usages tels que le télétravail, à travers une limitation de la promiscuité et la mise en place d’espaces extérieurs dans les bâtiments.

Un problème de sensibilisation


Selon le rapport de l’association, bien que 66 % des architectes et 73 % des bureaux d'études environnementales sont formés aux impacts sanitaires du bâtiment, la maîtrise d'ouvrage publique et privée est moins rôdée, car seuls 48 % ont été sensibilisés à la question. Le chiffre est préoccupant, étant donné que les intéressés définissent les objectifs des projets de construction.  Pour Bâtiment Santé Plus, les informer davantage est crucial. 


Le document souligne en outre une sensibilisation nécessaire des professionnels à l’impact sanitaire, mais aussi environnemental des matériaux. Alors que les matériaux biosourcés sont les plus employés (62,5 %), notamment par les architectes (71,9 %) et les bureaux d’études environnementales (70,6 %), ceux éco-conçus sont utilisés par un peu plus de 40 % des acteurs, notamment chez les fabricants et distributeurs de produits de construction et d’aménagement intérieur (62 %). 


En face, 18,4 % des répondants n’ont recours à aucun de ces matériaux. « Le réemploi est pour l’instant une démarche militante plus qu’une solution constructive généralisable. Il faut inventer le cadre économique et règlementaire pour en permettre le développement », en conclut l'enquête.


A cela s’ajoute une confusion entre vertus environnementales et sanitaires parmi les acteurs du BTP. Seuls 52,2 % des participants savent que « un matériau bon pour l’environnement » ne signifie pas pour autant « bon pour la santé ». 


Or, selon Bâtiment Santé Plus, « la végétalisation est nécessaire pour la biodiversité́ et la lutte contre le réchauffement climatique mais elle doit éviter d’augmenter le risque d’allergie ». D’autant que pour 55 % des répondants, l'absence de substances dangereuses n'est que le troisième critère pour l’utilisation de produit de réemploi, après les bénéfices environnementaux, placé en premier par 76,5 % des professionnels interrogés.


L’association préconise l’identification et la classification des produits tout en mettant l’accent sur la traçabilité de leur composition.


Autant de pistes qui pourront devenir de véritables projets lors des prochains Défis Bâtiment Santé, qui auront lieu le 6 juillet prochain, et durant lesquels les résultats de l'étude seront mis en perspectives. 


Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock

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