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Les ventes de logements neufs en chute libre

Publié le 17 novembre 2022

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Depuis début 2022, les ventes totales de logements neufs ne dépassent pas le niveau de 2020, année pourtant qualifiée de « crise exceptionnelle ». Selon les derniers chiffres de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), les ventes de logements neufs s’effondrent de plus de 29 % au troisième trimestre. Un chiffre qui découle directement du contexte inflationniste, qui contracte l'investissement des ménages, et qui inquiète la profession.
Les ventes de logements neufs en chute libre - Batiweb

Alors qu’en mai dernier, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) indiquait que les mises en vente de logements neufs n'avaient jamais connu un niveau aussi bas (-30,5 %) depuis 2012, les ventes totales de logements continuent de s’effondrer au troisième trimestre 2022. Ces dernières baissent de -29,3 % par rapport à l’année dernière, un chiffre inférieur à celui de 2020, année de crise sanitaire. « Tous les postes de ventes reculent sans exception ce trimestre », a déclaré Pascal Boulanger, président de la FPI, lors d'un point de conjoncture ce jeudi.

 

Les Français bloqués pour acheter un bien immobilier ? 

 

« La dernière digue, la vente aux propriétaires occupants, vient elle aussi de céder », a estimé le président, indiquant que cette baisse se contracte de près de 20 %. Une conséquence directe de la hausse des coûts de construction, du taux d’emprunt et du taux d’usure, qui poussent les ménages français, plongés dans l'incertitude, à s’éloigner d’un acte d’achat immobilier.

Selon Marc Villand, vice-président de la FPI, cette brutale détérioration économique du T2 2022 est « sans appel ». « Beaucoup de particuliers se retrouvent ainsi bloqués », a ajouté Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI. En effet, malgré le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie notamment, l’inflation a augmenté de plus de 6 % sur un an.

Les ventes aux investisseurs particuliers sont également en chute libre puisqu'elles enregistrent une baisse significative de plus de 24 %. « C’est d’autant plus regrettable qu’un logement collectif neuf est sobre en énergie, et répond parfaitement aux exigences de la transition écologique », a déploré Pascal Boulanger.

 

Les ventes en bloc touchées de plein fouet 

 

À cette baisse s’ajoute celle conséquente des ventes en bloc, c’est-à-dire des ventes d’immeubles, qui reculent de -54,6 % par rapport à 2021. Un chiffre « inquiétant », selon le délégué général, qui insiste sur le fait que « les promoteurs produisent plus de 55 % des logements sociaux dans le cadre des ventes en bloc ».

Les ventes au détail reculent également de 22 % au T3 2022, ainsi que tous les autres postes de ventes. Notamment les ventes aux investisseurs institutionnels, « loin d’être en mesure de prendre le relai des dispositifs d’investissement locatif destinés aux particuliers comme le Pinel », selon le délégué général.

 

L'offre commerciale stagne

 

Les plus de 500 000 logements autorisés sur 12 mois, selon le gouvernement, pourraient « paraître réjouissants » pour les acteurs de la construction neuve, mais ce constat positif, en particulier sur les logements collectifs, « ne se retrouve pas dans les chiffres des mises en vente qui baissent de 12,4 % ce trimestre », a indiqué Marc Villand. 

Pour Pascal Boulanger, « la mise en œuvre de la RE2020 a eu un fort effet accélérateur de dépôts de permis de construire, dont le montage des dossiers était déjà bien avancé, par ailleurs accentué par des aides financières octroyées dans le cadre des contrats locaux de relance de la construction durable. Il s’agit d’un résultat en trompe-l’œil, dont l’effet rebond va s’estomper très prochainement ».

Depuis début 2022, la baisse des mises en vente de logements atteint 10,2 %. Le résultat ? L’offre commerciale stagne sur un an, et augmente même depuis deux trimestres consécutifs en raison de la chute des ventes.

« Jusqu’à présent, on demandait de ne pas tenir compte de l’année 2020, mais on se rend compte aujourd'hui qu’elle devient une moins mauvaise année que 2022. C’est vraiment inquiétant ! », conclut le président de la FPI.

 

Marie Gérald 

Photo de Une : ©Adobe Stock

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