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Logement neuf : « une crise historique se profile en 2021 » (Grégory Monod)

Publié le 17 février 2021

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Après une chute de la construction neuve en 2020 liée à la crise du Covid-19, le Pôle Habitat FFB a fait part de ses inquiétudes pour l'année à venir ce mercredi 17 février. Entre les surcoûts prévus dans le cadre de la future RE2020, le projet de loi Climat & Résilience, le zéro artificialisation nette, et les recommandations du HCSF, la profession prédit une « crise historique » pour le logement neuf en 2021, et réclame des mesures fortes pour l'éviter.
Logement neuf : « une crise historique se profile en 2021 » (Grégory Monod) - Batiweb

Le Pôle Habitat FFB présentait, ce mercredi 17 février, son bilan de l'année 2020. Sans surprise, la construction neuve a été durement impactée par la crise liée au Covid-19, avec une chute de -14,7 % pour les permis de construire, soit 381 800 autorisations (contre 423 151 en 2019).

 

Dans le détail, les ventes ont chuté de -24,2 % dans le logement collectif, et de -22 % dans l'individuel groupé. L'individuel diffus s'en sort légèrement mieux, avec -8,5 %. Signe, selon le Pôle Habitat FFB, que la maison individuelle neuve, « logement familial par excellence », séduit toujours autant les Français. A l'échelle nationale, la moitié des régions enregistrent toutefois un recul d'au moins 10 %, avec une baisse particulièrement marquée dans le Sud-Est. Seules la Normandie et la Bretagne présentent des chiffres positifs, avec respectivement +2,5 % et +0,8 %.

 

Le Pôle Habitat FFB explique cette chute de la construction neuve par la crise liée au Covid-19 et notamment le premier confinement, qui a fortement freiné l'instruction et la délivrance de permis de construire, mais aussi par la frilosité des élus en 2020, dans un contexte d'élections municipales.

 

Le logement neuf, « grand oublié du plan France Relance » ?

 

Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, déplore que le logement neuf soit resté « le grand oublié du plan France Relance ». Il prédit ainsi une crise « historique » pour 2021. Selon lui, 5 000 emplois auraient déjà été perdus dans le bâtiment en 2020, et ce nombre pourrait même monter à 50 000 à fin 2021.

 

Parmi les inquiétudes pour l'année à venir : les recommandations du Haut Conseil pour la Stabilité Financière (HCSF) qui devraient devenir réglementaires à compter de l'été 2021, et les surcoûts liés à la RE2020. Ces deux mesures devant, selon la fédération, engendrer la perte de 34 000 logements neufs en 2021.

 

Zéro artificialisation nette : vers une hausse des prix du foncier

 

La profession s'inquiète également du projet de loi Climat & Résilience, et du renforcement des mesures contre l'artificialisation des sols. Sur ce point, le Pôle Habitat FFB réclame d'ailleurs une définition officielle du « zéro artificialisation nette » (ZAN) et des objectifs chiffrés, pour parvenir à concilier sobriété foncière et réponse aux besoins en logements des Français. 

 

La fédération craint en effet que le projet de loi Climat & Résilience ne gèle toute ouverture nouvelle à l'urbanisation, impacte la délivrance des permis de construire, et augmente le nombre de recours et de contentieux. Selon elle, ce projet de loi risquerait d'accentuer la raréfaction du foncier, et ainsi accélérer l'inflation des prix, alors même que le prix du foncier représente aujourd'hui 16 % du prix de vente TTC, et ne fait qu'augmenter.

 

Grégory Monod a également regretté que le pacte pour la construction durable, signé en novembre dernier, ait autant de mal à être mis en oeuvre. Selon lui, la mobilisation des élus resterait insuffisante, « voire inexistante ».

 

Face au scénario inquiétant qui se profile pour 2021, le Pôle Habitat propose une mesure « coup de poing » pour faciliter la primo-accession dans le neuf, à savoir un crédit d'impôt de 40 % sur les annuités d'emprunt pendant les 5 premières années du prêt (avec plafond) - voire 50 % dans le cadre d'un bonus RE2020 - et cumulable avec le prêt à taux zéro (PTZ). Selon les estimations de la fédération, cette mesure aurait un coût raisonnable, de l'ordre de 460 millions d'euros par an. Autre mesure proposée : le retour de la maison individuelle neuve dans le dispositif Pinel, et une majoration à 50 % de la réduction d'impôts pour les logements répondant aux exigences de la RE2020, avec un coût estimé à 272 millions d'euros par an.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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