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L’électrique privilégié dans le nouveau calcul de la base carbone, selon Coénove

Publié le 22 juillet 2021

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Dans le cadre du nouveau calcul de la base carbone de la consommation d’électricité défini par l’Ademe, Coénove réplique. Pour l’association promouvant le mix énergétique pour une meilleure performance des bâtiments, les valeurs recalculées et fixées par les pouvoirs publics reflètent l’envie du gouvernement de réaliser la décarbonation par la seule voie de l’électrique.
L’électrique privilégié dans le nouveau calcul de la base carbone, selon Coénove - Batiweb

Le mois dernier, l’association Coénove s’inquiétait des mesures proposées dans le cadre du projet de loi Climat & Résilience concernant la performance énergétique des bâtiments. Trop de répression envers les systèmes de chauffage à gaz, trop d’espoir placé dans les solutions électriques : le texte proposait un schéma énergétique bien trop tranché, selon l'association.

Scénario que les pouvoirs publics semblent confirmer à travers la récente mise à jour du calcul de la base carbone, contenue dans l’électricité. Au lancement du label E+C-, la base carbone du dispositif thermique était mesurée à partir d'un calcul saisonnier par usage de chauffage, estimant sa valeur d’émission à 210 g CO2/kWh. Cette méthode prenait notamment en compte l’impact de l’hiver, obligeant l'emploi de moyens thermiques pilotables, fonctionnant avec des matières carbonées (fioul, charbon, cycles combinés à gaz naturel).

Or, lors d’un GT électricité de l’Ademe en 2020, une nouvelle formule mensuelle a été adoptée, passant à la trappe la notion de saisonnalité. Et ce, « bien qu’elle soit le fruit d’un compromis entre les acteurs en 2016 dans le cadre des travaux d’élaboration du label E+C- », commente Coénove. Ainsi, le facteur d’émission carbone du kWh d’électricité́ consommé pour l’usage chauffage descend à 132 g CO2/kWh.

Une nouvelle valeur réglementaire retenue à 79 g CO2/kWh

Face à ce nouveau référentiel, un facteur réglementaire de 79 g CO2/kWh sera prochainement entériné par les pouvoirs publics dans la RE2020 et dans le Diagnostic de Performance Energétique (DPE). De quoi semer la confusion au sein de la base carbone de l’Ademe, où la méthode saisonnière et celle mensuelle se feront la guerre. Le premier camp défendu évidemment par l’Etat et la filière électricité, toutes deux en faveur de la décarbonation des énergies par la seule voie de l’électrique. Le second camp réunira sûrement la grande majorité des acteurs du GT électricité́ de l’Ademe, ayant reconnu la première formule comme la plus représentative de l’impact réel des systèmes de chauffage électrique sur l’empreinte carbone.

De plus, selon les détracteurs du nouveau contenu carbone, l’électrification massive « va mobiliser de nouveaux moyens de production et imposer le renforcement des réseaux ainsi que des moyens de production pilotables pour satisfaire la pointe hivernale », commente Coénove.

Pour Bernard Aulagne, président de l'association, l’adoption « poussive » du tout-électrique « ne saurait pourtant constituer la seule voie vers la neutralité carbone. Ainsi que l’a déjà montré Coénove, une autre voie est possible, celle qui conjugue l’efficacité énergétique et le verdissement du gaz dont le facteur d’émission carbone du biométhane est de 44 g CO2/kWh », précise-t-il, avant de conclure : « Toutes les filières ont un rôle à jouer pour réussir la transition énergétique ».

 

Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock
 

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