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Chaleur sur les chantiers : ce que doivent savoir pros et employeurs du BTP

Publié le 13 juin 2025

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Canicule et chantiers : droits, devoirs et bonnes pratiques pour protéger les pros du BTP face aux risques liés aux fortes chaleurs.
Chaleur sur les chantiers : ce que doivent savoir pros et employeurs du BTP - Batiweb

Travailleurs du BTP et vagues de chaleur : quelles protections, quels devoirs ?

L’été s’installe, et avec lui, les températures qui grimpent. Pour les pros du bâtiment, le travail en extérieur devient une épreuve. Sur les chantiers, la chaleur peut mettre en danger les ouvriers et perturber les plannings. Pourtant, des règles, des équipements et des aménagements existent. Voici l’essentiel à connaître pour continuer à bosser sans mettre en péril la santé des équipes.

Ce que dit la loi sur le travail par fortes chaleurs

Aucun seuil d’interdiction… mais une vraie responsabilité employeur

Il n’existe pas de température maximale légale au-delà de laquelle le travail est interdit. En revanche, les obligations sont claires :

  • L’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur de protéger ses salariés.
  • Le Plan national canicule (mis à jour chaque année) émet des recommandations ciblées pour les secteurs à risque comme le BTP.
  • La DGT, via sa note du 15 mai 2023, rappelle que l’organisation du travail doit être réadaptée en période de canicule (horaires, équipements, pauses...).

À noter : certaines CARSAT peuvent mener des contrôles inopinés durant les pics de chaleur.

Les droits des ouvriers du BTP face à la chaleur

1. Des pauses plus fréquentes et mieux aménagées

Dès 30°C, l’INRS recommande d’instaurer des pauses régulières à l’ombre. En cas de chaleur extrême (> 33°C), plusieurs entreprises réduisent les horaires ou suspendent l’activité l’après-midi.

2. Le droit de retrait

Un salarié peut interrompre son activité s’il estime que la chaleur crée un danger grave et imminent. L’employeur ne peut ni le sanctionner ni le pénaliser.

3. De l’eau, de l’ombre et des équipements adaptés

L’employeur doit fournir :

  • Au moins 3 litres d’eau par jour et par personne
  • Un espace ombragé pour les pauses
  • Des EPI adaptés à la chaleur : casquettes, tenues respirantes, gants anti-transpiration

Check-list employeur spéciale canicule

  • Revoir les plannings (horaires décalés, pauses allongées)
  • Mettre à disposition de l’eau fraîche à proximité
  • Aménager des zones de repos à l’ombre
  • Former les équipes aux premiers signes de coup de chaleur
  • Mettre à jour le DUERP (Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels)

Les recommandations officielles à suivre

Plusieurs organismes proposent des guides pratiques :

  • INRS – ED 6273 : guide “Travailler par fortes chaleurs”
  • CNAM / INRS : affiches de prévention à apposer sur les bases-vie
  • Ministère du Travail : fiches actions à jour pour les chantiers en extérieur

Astuce : active les alertes canicule de Météo France pour anticiper les pics de chaleur.

Des solutions concrètes pour mieux travailler sous 35°C

Côté équipement :

  • Point.P propose des kits “chaleur” avec brumisateur, gourde isotherme et casquette ventilée.
  • Koolbreez commercialise le KS-Mini, un brumisateur mobile autonome, idéal pour les petits chantiers. Coût moyen : 290 € HT.
  • Chez Bosch Pro, certains outils électroportatifs sont conçus pour supporter des températures jusqu’à 50°C.

Côté organisation :

  • Certaines entreprises passent en horaires “décalés” (6h-13h)
  • D’autres prévoient des rotations d’équipes toutes les 45 minutes avec repos à l’ombre
  • Mise en place de "référents canicule" formés à reconnaître les signes d’alerte (maux de tête, étourdissements, peau chaude…)

FAQ rapide : pros du BTP et fortes chaleurs

Peut-on arrêter un chantier en cas de canicule ?
Oui, si les conditions deviennent dangereuses, l’activité peut être suspendue temporairement. Ce n’est pas une obligation mais une décision de prévention.

Existe-t-il des aides pour adapter les chantiers à la chaleur ?
Certaines CARSAT proposent des aides ou des subventions pour l’achat de matériel de prévention (brumisateurs, EPI thermorégulés).

Que faire en cas de malaise d’un ouvrier sur un chantier ?
L’arrêt immédiat de l’activité est obligatoire. L’équipe doit appliquer les gestes de premiers secours, hydrater la victime et contacter les services d’urgence si besoin.

À retenir : anticiper, adapter, protéger

La chaleur sur les chantiers n’est plus une exception. Elle devient une variable constante de l’été. Pour garantir la continuité des projets tout en protégeant les équipes, il est essentiel d’intégrer une culture de la prévention dans chaque entreprise du BTP.

Pour aller plus loin :

Fortes chaleurs : l’OPPBTP publie un guide dédié aux équipements rafraîchissants — une synthèse claire des solutions EPI et équipements rafraîchissants recommandés pour les chantiers.

Canicule sur chantier : l’OPPBTP fait le point — inspection des bonnes pratiques : hydratation, tenue, pauses, surveillance des symptômes.

La canicule désormais prise en compte dans l’indemnisation des arrêts de chantiers — décret juillet 2024 et évolution du régime des intempéries incluant la chaleur extrême.

 

Par Camille Decambu
Photo à la une : BK

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