DPE : une fraude plus importante pour les logements classés E, F ou G
Publié le 12 décembre 2025, mis à jour le 12 décembre 2025 à 16h42, par Raphaël Barrou

Quelle est la part des diagnostics de performance énergétique (DPE) frauduleux ? Selon KRNO, la start-up d'analyse de la fiabilité des DPE, 3,4 % des DPE présentent une note erronée. KRNO analyse semestre après semestre les DPE - qui donnent une note de A à G - déposés sur la base de données de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Les logements classés E, F ou G sont particulièrement concernés par les « DPE de complaisance », les sur-classements de logements proches de passer le pallier supérieur. Alors que les logements concernés par ces trois lettres ne pourront progressivement plus être mis en location d'ici 2034, ces enjeux de classification deviennent cruciaux.
Entre des maisons classées D ou G, le prix varie en moyenne de 25 %
« 10,9 % des DPE notés F sont en réalité des G, 16,1 % des notes E sont en réalité des F et 7,9 % des classes D sont en réalité des logements E », détaille la deuxième édition de l'observatoire KRNO de la fraude au DPE, publiée ce 12 décembre.
La décote à la vente d'un logement énergivore peut être très importante et explique en partie cette volonté d'embellir la réalité. Par rapport à une maison à l'étiquette énergétique D, une maison classée G s'est vendue en moyenne 25 % moins cher en 2024, et une maison F en moyenne 18 % moins cher, selon le Conseil supérieur du notariat (CSN). Pour les appartements, ceux classés G se vendent 12 % moins chers que les logements D, et ceux à l'étiquette F en moyenne 8 % moins cher.
Selon KRNO, « la tentation de gagner une lettre explose »
Selon l'étude, le DPE « ne résiste pas à la pression économique » : « plus une lettre coûte cher, plus la tentation de gagner une lettre explose ». Ruben Arnold, dirigeant de KRNO, craint que le passage des logements F dans la catégorie des logements indécents et interdits à la location en 2028 se révèle « terrible pour le système », qui doit être amélioré selon lui.
Les ventes de logements F et G avaient nettement augmenté entre 2021 et 2023, mais le nombre de transactions recule légèrement depuis. En 2024, les ventes de F et G représentaient 15 % des transactions dans l'immobilier ancien selon le CSN.
Par Raphaël Barrou (avec AFP)














