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Bilan moins solide que prévu pour les matériaux de construction

Publié le 11 décembre 2018

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L’heure était au bilan pour l’Unicem, qui faisait le point ce matin du 11 décembre sur l’activité annuelle du marché des matériaux de construction. Globalement positifs, les résultats enregistrés par les professionnels des granulats et du béton prêt à l’emploi sont malgré tout en net ralentissement par rapport à 2017. De quoi laisser présager une certaine stabilisation l’année prochaine.
Bilan moins solide que prévu pour les matériaux de construction - Batiweb
2018 n’aura pas été de tout repos pour les professionnels des matériaux de construction ! Le début de l’année, marqué par les intempéries, avait en effet été particulièrement difficile et était loin d’être prometteur pour les mois suivants.

Ce 11 décembre justement, l’Unicem a mis fin au suspense en partageant le bilan de l’exercice écoulé. Première bonne surprise : le béton prêt à l’emploi (BPE) et les granulats affichent tous deux des indicateurs en hausse, bien que moins forte qu’en 2017.

Des indicateurs positifs, mais…

Comme le soulignait Carole Deneuve, chef service économique et statistique au sein de l’Unicem, « la tendance décélère » depuis début 2018 sur le marché du BPE. Desservie par un premier trimestre maussade, l’activité n’est jamais parvenue à se remettre totalement du mal provoqué par les intempéries de janvier et février. Finalement, l’Unicem estime que 39,8 millions de m3 de BPE devraient être produits en 2018, soit une augmentation annuelle de +3% (révision à -0,5 point).

Les granulats, quant à eux, ont enregistré « un rythme de croissance modérée », avec des « tendances plus amorties », d’après Carole Deneuve. Stagnant autour de 2% depuis le début de l’année, l’activité se stabilise peu à peu. « La majorité des régions de France ont retrouvé des tendances à la hausse en 2018 », nuance cependant l’experte de l’Unicem. Tout comme le BPE, l’organisme a revu ses estimations à la baisse, prévoyant une progression de la production de +1,5% pour atteindre les 343 millions de tonnes.

Plus généralement, 2018 a été une « année hétérogène » pour les matériaux de construction. Avec une « croissance plutôt modérée » selon Carole Deneuve, l’ensemble des activités avait déjà crû de +1,6% sur les 10 premiers mois connus. L’Unicem souligne toutefois qu’il y a eu « un vrai rebond en 2017 après 7 années de repli important ». Cela n’a cependant pas empêché les briques de baisser de -1,5% depuis le début de l’année, du fait notamment de la petite forme des maisons individuelles, tandis que la production de béton pour les TP a dégringolé de -2,9%.

« Incertitude », le maître-mot pour 2019

Dans ce contexte de ralentissement généralisé, l’Unicem s’inquiète également de l’actualité, qui risque bien d’avoir des conséquences sur l’activité des professionnels des matériaux de construction, et ce rapidement. Entre autres, l’organisme a repris des propos du ministre Bruno Le Maire, qui estime que le mouvement des gilets jaunes pourrait entrainer une baisse du PIB de -0,1 point. Des incertitudes sont par ailleurs à déplorer du côté du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE), au cœur de nombreux débats au Sénat et à l’Assemblée nationale.

De manière générale, les dispositifs incitatifs à la construction ou la rénovation restent relativement stables. Il en faudra cependant davantage pour sauver le marché du bâtiment, et tout particulièrement du logement (-20 000 mises en chantier attendues en 2019). Les carnets de commandes restent malgré tout bien remplis, notamment dans les Travaux publics où l’environnement est plutôt porteur malgré une certaine hétérogénéité territoriale.

L’Unicem note également que la demande en matériaux est bien orientée pour l’année à venir. Selon les premières prévisions de l’organisme, la production de granulats pourrait encore augmenter de +2% en 2019 (350 millions de tonnes). En revanche, le BPE devrait se stabiliser à +0,5%, pour un total de 40 millions de m3 produits.

Pour conforter ses perspectives, l’Union attend néanmoins « beaucoup du gouvernement », comme l’a scandé Nicolas Vuillier, président du syndicat. « Nous ne sommes pas dupes. Le changement de fiscalité sur le gasoil interviendra, en tout cas pour les entreprises. On sait très bien qu’on ne pourra pas rester indéfiniment en GNR, mais nous travaillons sur une trajectoire ». En espérant qu'il soit entendu par le gouvernement ! 

Fabien Carré
Photo de Une : ©Fotolia

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