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BIM WORLD : Lafarge France présente ses objets BIM

Publié le 08 avril 2016

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Depuis décembre 2015, Lafarge met à disposition de tous les acteurs de la construction huit de ses produits et systèmes en version BIM. A l’occasion du salon BIM World 2016, Alain Birault, directeur prescription nationale, chargé du projet BIM chez Lafarge France, a présenté ces objets numérisés et est revenu sur le développement du BIM en France.
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Alain Birault le rappelle : « On parle du BIM depuis quelques années déjà, pas depuis l’année dernière ». Ainsi chez Lafarge, le passage au digital s’est rapidement effectué.

Tout a commencé par l’intégration de puces RFID dans le béton, une initiative qui a permis au groupe de se plonger pleinement dans le numérique et de concrétiser peu à peu sa démarche BIM.

« Passer au BIM était « obligatoire » pour Lafarge. Obligatoire entre guillemet puisque ça ne l’est pas encore dans la réglementation française mais il fallait répondre aux demandes des prescripteurs et aux besoins des architectes, de l’ingénierie et des constructeurs », précise Alain Birault.

« Nous sommes présents sur l’ensemble de la chaîne de prescription et nous travaillons auprès des différents acteurs de la construction qui eux se sont mis au BIM. Il fallait pouvoir les accompagner et engager la démarche avec eux, sur une base concrète », ajoute-t-il.

En décembre 2015, Lafarge a ainsi développé huit objets numériques à savoir deux bétons de façades prêts à l’emploi isolants et structurels (Thermedia 0.6 et Thermedia 0.45), un béton autoplaçant Agilia architectural avec trois finitions lisse, colorée et/ou matricée, le procédé GBE (double mur en béton avec isolation thermique intégrée) et deux solutions de panneaux de bardage Ductal.

Une nouvelle façon de prescrire et de concevoir

« Il nous a fallu comprendre comment intégrer cette nouvelle façon de prescrire, de concevoir, de calculer, de réaliser mais aussi de gérer », explique M. Birault. « Ainsi, nous avons décidé de travailler sur le sujet de façon pragmatique, en nous faisant aider par des spécialistes, non seulement pour la création des objets, mais également pour leur diffusion », poursuit-il.

Lafarge France s’est alors tourné vers Polantis afin que la société, spécialisée dans la création de contenu 2D/3D et BIM, modélise les objets numériques et les intègre sur leur plateforme pluridisciplinaire.

« Le BIM sur la maquette numérique, c’est le moyen de faire passer des informations techniques et d’être au plus près des bailleurs et des promoteurs. Pour Lafarge, cette nouvelle manière de travailler et de créer des objets contribue à ce que les ouvrages à base de béton soient pris en compte », estime M. Birault.

Le BIM, une technologie accessible

Se lancer dans le BIM a été l’opportunité pour la société de démystifier la solution. « Lorsqu’on ne connaît pas, il y a des gens qui nous disent que c’est compliqué, et cela pour pouvoir vendre leurs services. Mais nous avons préféré comprendre par nous-mêmes. Un groupe de travail s’est créé au niveau national et également au niveau mondial, afin de travailler sur le sujet et de promouvoir les best practices du BIM ».

En France par exemple, dans le cadre du projet de modélisation des données du bâtiment, LafargeHolcim a internalisé les compétences en créant une cellule de spécialistes dédiée, une équipe qui devra relever le défi important que constitue cette digitalisation. « La France fait d’ailleurs figure de pays pilote à l’échelle du Groupe » explique Alain Birault. 

Du point de vue de la modélisation des objets, Alain Birault indique que « c’est finalement assez simple » puisqu’en général, les nombreuses caractéristiques des produits sont déjà prévues dans les logiciels, et de ce fait, il n’y a plus qu’à remplir les champs libres, indiquer des valeurs, et le tour est joué.

Standardiser pour développer le BIM

Le BIM présente de nombreux avantages comme « des échanges plus rapides et fiables des informations » et données techniques. Il permet de gagner du temps sur les chantiers et « de réduire les risques d’erreurs pour plus de qualité ». Les délais de traitement sont également plus courts et le coût global des projets est optimisé.

Mais si les avantages sont divers, Alain Birault souligne que l’absence d’une norme BIM freine le développement de la solution. « Il faut une standardisation de la représentation de ces objets. Il faut que l’on soit d’accord sur les caractéristiques et que l’on définisse un « dictionnaire », un langage commun ».

Pour autant, il n’était pas question pour Lafarge d’attendre cette standardisation. « On a préféré travailler en amont, même si tout n’est pas encore calé. Nous essayons d’être à la pointe de la numérisation et de la digitalisation. C’est dans notre ADN ».

Les projets de Lafarge ne s’arrêtent pas aux seuls objets BIM puisque l’objectif est maintenant « d’élargir la gamme de BPE numérisé, notamment en ce qui concerne les bétons horizontaux ».

« Après la construction durable et la performance énergétique, c’est au tour du BIM d’engager tous les acteurs de la construction. C’est très enrichissant », déclare Alain Birault. Mais si le BIM est souvent synonyme de qualité pour beaucoup, il rappelle « qu’il faut des hommes pour le mettre en œuvre ».

Rose Colombel
© Lafarge - Polantis (Mur sandwich isolant coulé en place)

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