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En matière de construction parasismique, le Chili excelle !

Publié le 07 mars 2018

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Mon voyage au Chili se poursuit et je vous parle aujourd’hui de constructions parasismiques. En 2010, un tremblement de terre de magnitude 8,8 a frappé le pays et a obligé le Gouvernement et le secteur de la construction à redoubler d’efforts pour renforcer la législation et à déployer des systèmes toujours plus innovants. En 2015, l’ONU a distingué le Chili pour sa préparation antisismique qui a permis de réduire sensiblement le nombre de victimes et les dommages structurels.
En matière de construction parasismique, le Chili excelle ! - Batiweb
Le Chili est le pays le plus sismique au monde, devant le Japon. En 1960, il avait été touché par le séisme le plus puissant enregistré dans le monde, d’une magnitude de 9,5 sur l’échelle de Richter. Le tremblement de terre de février 2010 d’une magnitude de 8,8 a également marqué l’histoire du Chili puisqu’il avait été suivi d’un tsunami qui avait coûté la vie de plus de 500 personnes.

En 2017, selon l’Office national des urgences (Onemi), 352 séismes ont été ressentis et 7 742 mouvements ont été déclarés comme « non perçus ». Le contexte oblige ainsi le secteur de la construction à innover pour que les bâtiments résistent à ces événements. Et on peut dire qu’en matière d’ingénierie et d’architecture, le pays a appris à se distinguer.

Les Nations Unies saluent les efforts

En 2015, Margareta Wahlström, directrice pour la réduction des risques des catastrophes aux Nations Unies, a félicité le gouvernement chilien pour sa préparation antisismique. Elle a notamment souligné la capacité du pays à répondre aux normes de la construction et à évacuer des populations pour éviter la perte d’un maximum de vies.

Après le séisme de 2010, le gouvernement à renforcer la législation. Interrogé par la BBC, l’architecte Jaime Diaz, professeur à l’Université du Chili, explique que la norme n’oblige pas à ce que les structures ne souffrent aucun dommage mais plutôt qu’elles résistent pour sauver des vies humaines.

Ainsi, pour les séismes modérés, les normes chiliennes indiquent que les constructions doivent être préparées pour « bouger et revenir à leur position initiale ». Pour les séismes sévères, comme celui de 2010, les normes acceptent « les petites fissures et déformations » qui peuvent être réparées.

Pour garantir la stabilité d’un bâtiment, de nombreux experts portent leur choix sur une structure en béton armé et acier, suffisamment flexible et résistante pour permettre au bâti de « bouger, de se balancer » et donc d’accompagner le mouvement d’un séisme pour ne pas tomber.

L’architecte explique que les constructions modernes tendent « à insérer des éléments comme des isolants et des dissipateurs qui permettent que le mouvement de la terre ne soit pas transmis au bâtiment ». L’idée étant que l’énergie soit absorbée.

Un pays pionnier

Le Chili se classe désormais parmi les plus innovants en matière de technologies parasismiques. L’Université Catholique a par exemple créé une entreprise et a déjà breveté une demi-douzaine de dispositifs pour réduire l’impact des séismes (dissipateur, bielle-manivelle, etc.).

Juan Carlos de la LLera, doyen de la faculté d’ingénierie dans cette université indique à l’AFP que l’enjeu aujourd’hui est de rendre la technologie accessible a tout type d’habitat, notamment les logements sociaux, qui sont traditionnellement les plus vulnérables.

S’il n’existe pas de risque zéro, il avance que l’installation d’une isolation parasismique et de dissipateurs d’énergie permettent de réduire les dommages de 80 à 40% respectivement. « Le grand défi de l'ingénierie moderne est de s'assurer que le bâtiment ne s'effondre pas et que la structure reste opérationnelle » après un tremblement de terre, peu importe la puissance, conclut-il.

Rose Colombel
Photo de une : ©R.C

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